Mes notes des figurines vintage par KissFan

Je vais m'atteler à passer en revue les quelque 70 figurines vintage des Maîtres de l'Univers, en attribuant à chacune une note comprise entre 0 et 10 pour exprimer l'intérêt que j'éprouve pour chacune d'elles.
Je commence par la première vague. Je poursuivrai ultérieurement pour les vagues suivantes:

Musclor : La figurine de Musclor 1ère version est iconique, une référence du jouet vintage. Particulièrement bien fournie en accessoires, matez moi cette hache, cette toute première version met en exergue la fantastique musculature de notre Mister Universe favori, là où les versions suivantes auront tendance à masquer les abdominaux. Culte, le tout premier Musclor bénéficie bien sûr de la note maximum : 10/10.

Skeletor : Dès sa première version, le Seigneur des ténèbres frappe fort. Sa silhouette humaine recèle en fait des aspects purement démoniaques : la forme de ses pieds et celle des avants bras auxquels il ne vaut mieux ne pas se frotter. On remarquera que la musculature des bras et des jambes est moins développée que chez Musclor . La couleur bleue évoque celle d’un cadavre fraichement trépassé. Cela confère une fantastique dimension morbide au personnage. On exulte devant son visage squelettique. Roi liche accompli, dôtée d’une tenue sombre dont les ornements renforcent le charisme du Seigneur des ténèbres, Skeletor est le parfait représentant des forces du mal. 10/10.

Le Maîtres d’Armes : S’il n’apparaissait pas aussi souvent dans le dessin-animé et d’entrée de jeu dans la gamme de jouets, je ne pense pas que le Maître d’Armes aurait eu la popularité qu’on lui connait. Mêlant technologie (les circuits intégrés représentés sur son armure) à une certaine tribalité (la massue, le menton saillant du personnage, et bien sûr la musculature), la figurine ratisse large en associant technologie et héroïc fantasy. Il reste que sa couleur verte ne m’a jamais totalement convaincu. 7/10.

Tila : Les meilleures versions de la Déesse guerrière lui confère un visage de poupée Barbie qui contraste totalement avec l’esprit barbare d’origine ! Totalement ? Finalement non, on se remémore sans mal les cases de la BD de Conan le barbare dans lesquelles le Cimmérien est souvent accompagné de magnifiques créatures qui n’ont rien à envier aux James Bond girl !
Dotée d’une silhouette sexy et athlétique, la belle Déesse charme instantanément. On la préfèrera finalement sans sa cuirasse reptilienne qui atténue son charme. Mais attention, l’extrémité de son sceptre nous met en garde : elle est sûrement une combattante émérite dans le monde brutal d’Eternia. 9/10.

Le Monstre : Le serviteur brutal de Skeletor bénéficie d’un visage dont la subtilité d’application de la peinture bleue m’a toujours impressionné. Néanmoins son maquillage ne joue pas toujours en sa faveur. Difficile de voir une brute bestiale devant son seul visage. Mais la silhouette générale de la figurine ne l’aide pas non plus. Ses petites jambes jouent en sa défaveur alors que le Monstre est sensé incarné la brute dangereuse. Ses longs bras ne sont pas particulièrement hyper musclés. Il reste ses apparats : les bracelets pointus de ses bras ainsi que sa tunique qui forme un tour de cou massif sont bien trouvés. Le fouet est une arme excellente, dommage que la réalisation soit quelque peu ratée. Heureusement, la couleur orange générale confère un charme kitch au Monstre, si bien qu’on l’apprécie quand même. 6/10.

Zodac : Personnage entouré de mystères. La figurine joue sur deux tableaux : son visage évoque un personnage sympathique, naturellement rattaché aux héros du bien, alors que la forme démoniaque des pieds et des bras nous incite à rester méfiants. Doté d’une arme dévastatrice évoquant un sèche-cheveux intersidéral, Zodac est une figurine en trompe l’œil. Son armure est sobre, mais efficace. Il reste à déterminer dans quel camp affilier un tel personnage : le dos du blister montrant un Zodac belliqueux face aux héros, champion olympique de la descente de volcan, on le retrouve au contraire dans le dessin-animé bien assagi dans son sofa galactique. Ce côté atypique fait sa force. 8/10.

Stratos : Est-ce un singe ? Est-ce un oiseau ? Non, c’est Stratos. Mélange étonnant d’un singe lui-même dérivé de l’allure générale du Monstre auquel on ajoute des plumes de carnaval, le premier regard ne permet pas de croire une seule seconde qu’un tel énergumène puisse voler.
Loin d’être doté d’ailes d’Albatros, on reste prudent en demandant si son pack dorsal d’où saillissent deux réacteurs ne lui sert finalement pas de parachute. La couleur grise donne une certaine sobriété au personnage. L’ajout d’une arme à la figurine (le sceptre d'Avion?) aurait été bienvenu. 6/10.

Océanor : La figurine du souverain des mers ne prête pas à la rigolade contrairement à version « tête de canard » dessinée au dos des premiers blisters. Océanor est un génie du mal, un vrai de vrai, nul doute n’est permis. La figurine reprend l’intégralité du corps de Skeletor. Mais elle ne s’encombre pas de pieds peints. Ce qui donne un côté plus longiligne au personnage. Son armure superbe évoque celle de Skeletor lui-même : elle possède des épaulettes comme celles du Seigneur des Ténèbres, mais cette fois au design plus ichthyique. Sans compter la boucle de ceinture en forme de nageoires qui ajoute à la classe indéniable d’Océanor. Les dents présentes sur son épée laissent penser qu’il vaut encore moins se laisser embrocher par elle que par le glaive de Skeletor. L’on conclut par la superbe couleur bleue d’Océanor, du moins pour les productions Mattel France, et on obtient une figurine incontournable. 10/10.

Fakor : Pouvait-on imaginer que le croisement de Musclor et de Skeletor serait une telle réussite ?
Fakor bénéficie de deux couleurs dont le mariage est admirable : l’orange (le rouge) et le bleu. Superbe. En le voyant, je ne peux m’empêcher de penser au set Playmobil préféré de mon enfance : la référence 3570 qui comportait un pirate arborant les couleurs bleu et rouge même si la répartition est différente. Fakor reprend donc le corps intégral de Musclor, comme la figurine de notre héros, ses abdominaux ne sont pas le moins du monde masqués par une armure trop encombrante car Fakor arbore celle de Skeletor. Il reste que la coloration en orange de l’armure de Skeletor en atténue l’aspect maléfique. Mais après tout, pourquoi pas, Fakor n’est-il pas sensé tomper les héros du bien. Il ne manque finalement qu’une chose à ce fantastique personnage : développer cet aspect trompeur. A-t-il le pouvoir de prendre l’apparence exacte de Musclor ou est-il une expérience ratée de Skeletor car en l’état actuel, difficile de tromper grand monde. Laissons l’imagination travailler car Filmation ne lui a jamais donné sa chance de s’exprimer. 9/10.

Commentaires très riches et intéressants, bien que j’aurai mis 10 à toutes les figurines à part Fakor et Zodac qui mérite 7-8. Stratos, roi d’un peuple de singe volant étant pour moi une idée de génie, bien qu’effectivement il lui manque une arme. Le Maître d’arme : le mélange superbement réussi de l’héroïc fantasy et de la technologie, l’incarnation parfaite de l’esprit des maîtres de l’univers. Le monstre, rien que l’image de lui s’élançant dans les branches dans le 1er mini-comics lui donne droit à la même note que son comparse Océanor.

Honnêtement, la première vague est une véritable réussite qui explique le succès de la gamme.

Oublie impardonnable de ta part sur Skeletor : son spectre à tête de bouc symbole sataniste par excellence qui confère de plus au personnage sa légitimité de sorcier. Ce spectre associé à la tête de mort en capuche de Skeletor (symbole populaire du visage la mort : la grande faucheuse) en fait un ennemi des plus charismatique : sorcier sataniste, incarnation de la mort toute puissante. On est loin de la version édulcoré de filmation.

Merci Kenkaille pour ce sympathique retour. Je passe rapidement sur chaque figurine, c’est pourquoi je ne m’attarde pas sur tous les détails. En effet, je n’ai pas évoqué la tête de bouc qui orne le sceptre de Skeletor, ni par exemple, l’autocollant confirmant le caractère robotique de Fakor. Ce sont simplement quelques impressions à chaud qui motivent la note de 1 à 10 que je fixe.
Je poursuis avec la vague suivante reprise du Grayskullmuseum.

Belios: Première figurine osant sortir de l’aspect corporel général de la première vague, Belios offre de plus un gimmick nouveau : la capacité bondissante caractérisée par ses jambes rétractables. Néanmoins, aucune comparaison possible avec le Marsupilami. En l’état du jouet, Belios ne risque pas de traverser la salle de jeux de votre enfant et de faire de la casse à l’atterrissage. Si par certains aspects, il rappelle le nain Gimli du Seigneur des anneaux, on émet des doutes sur l'utilité qu'a Belios à porter une amure aussi massive sur ses épaules. Dotée finalement d’articulations très limitées, la figurine peine à convaincre. On s’inquiète surtout de l’état de santé de ses cervicales car son armure intégrée ne lui permet de tourner la tête ni à gauche, ni à droite. Reste la touche d’élégance de la figurine : deux superbes bracelets chromés. Voire une boucle de ceinture en forme de tête de mort qui laisse penser que Belios aurait pu officier au sein des génies du mal en enfonçant des portes ouvertes.  5/10.

Dentos : Attardons nous un court instant sur la partie basse de la figurine. Honnêtement avec son slip rose et ses cuissardes noires bien moulantes, on se demande spontanément à quelle activité peut bien s’adonner le brave Dentos dans les donjons du Château maléfique pendant les chaudes nuits éterniennes. On se rappellera alors sans mal que son comparse le Monstre possède un fouet dont il ne demande qu’à se servir.  Pendant que l’imagination travaille, soulignons que Dentos, le guerrier le plus prognathe de Skeletor, est quand même la figurine la mieux fournie en accessoires de toute la gamme : canon laser, pince, crochet et ceinture de flibustier aux encoches bien pensées, et la bague au fameux compartiment secret qui une fois ouverte ne demande qu’à être refermée puisqu’on ne peut quasiment rien mettre dedans. Kitchissime aujourd’hui, Dentos est une figurine néanmoins incontournable  avec sa belle couleur bleue tape à l’œil et son sourire rose encore plus irrésistible que celui de Requin dans James Bond. Et puis pour une fois, soyons chauvin, je préfère le moulage de sa tête made in France à celle plus conforme à Filmation made in Malaysia. Nostalgie quand tu nous tiens. 10/10.

Maskor : L’on passe brutalement de la figurine la mieux fournie en accessoires à l’une de celle au contraire qui se montre particulièrement avare de ce côté-là. J’ai nommé Maskor. Un seul accessoire, mais lequel !! Avec un pistolet de cette taille là, Maskor a l’air de dire « Tu l’as vu mon gros flingue !! ». Effet assuré, surtout si Maskor prend son visage de Monstre, celui que je lui préfère. Equipée d’une molette évoquant une salière de supermarché, l’idée de doter Maskor de trois visages totalement différents est excellente. Comme son acolyte Belios, difficile pour lui de regarder à gauche à droite. Mais Maskor se rattrape en me séduisant comme l’a fait Fakor avant lui avec ce mélange de couleur bleue et orangée. Au travers d’un corps qui puise à des sources d’inspiration encore plus larges que le Maître d’Armes avant lui (silhouette barbare, tuyaux intégrés de combinaison spatiale, robotique,…), ses pectoraux & abdominaux saillants ne laissent pas le moindre doute quant à son appartenance aux Maîtres de  l’Univers. 8/10.

Evil-Lyn : Reprise du corps de Tila, la maîtresse femme des génies du mal ne laisse pas indifférent.
Silhouette filiforme, d’une couleur de peau typée asiatique, avec des yeux maquillés comme une voiture volée, on se laisse ensorceler par la beauté vénéneuse de la déesse des génies du mal. La tête de mort qui orne son casque directement moulé sur sa tête confirme sa dangerosité.
Une fois libéré de l’enchantement, on peut se montrer plus critique en soulignant que si la qualité est au rendez-vous, la quantité peut paraître frustrante. Une cape aurait été particulièrement bienvenue. Ouf, le dessin-animé de Filmation corrigera cet aspect. 7/10.

Triclops : Il ne le sait pas mais Triclops aurait pu être le héros de la gamme de jouet. C’est quand même la seule figurine équipée d’une armure présentant une encoche à l’arrière pour recevoir son épée remarquablement longue. De plus, son corps est l’exacte réplique de celui de Musclor. Il ne reste plus à Triclops qu’à lever son glaive magique et à crier « Par le pouvoir du Château maléfique, je détiens la vision dans tous les sens » !!! Il est permis de rêver. Triclops avec son concept emprunté au Cyclope de l’Odyssée, est une figurine qui fait mouche. Ses énormes yeux rouges injectés de sang combinés à un rictus menaçant (du moins pour les versions « bad face », on passera donc sous silence sa version made in France dont l’application de la peinture sur la figurine est, comment dire, approximative) font de lui un génie du Mal à prendre au sérieux !! L’épée agrippée dans la main droite et une fois qu’on lui a positionné sa bague sur le bras gauche en guise de bouclier, on obtient un gladiateur indispensable à toute collection ! 9/10.

Mekanek : Que voulez-vous, je suis faible. Encore une figurine qui fonctionne sur un magnifique mélange de rouge et de bleu, forcément je craque.
Bien qu’il soit doté d’un corps massif identique à celui de Musclor ou du Maître d’ Armes, Mekanek perd le fameux mécanisme cher à la première vague de figurines, le fameux coup de poing décoché en faisant pivoter la taille. Mais il se rattrape avec un gimmick bien à lui : le Périscope humain a effet un cou démesuré qui ne demande qu’à jaillir. Avec ses yeux miroitant, Mekanek est également un charmeur de premier ordre. Néanmoins, avec sur le dos, une armure amovible bien ouvragée qui est cette fois constituée de plastique rigide, on ne doute pas un instant de ses talents de combattant lorsqu’il tient dans sa main une massue à de côté de laquelle celle du Maître d’Armes fait pâle figure. On remarquera que la dite massue est creuse à son extrémité. Permet-elle en plus  de projeter des flammes ou des rayons laser ? Laissons l’imagination galoper. 8/10.

Musclor l’Invincible: L'homme le plus fort du monde troque son harnais amovible contre une claquante armure grise moulée directement sur son corps. Cette fois le symbole identifiant prend une dimension provocante. La petite croix discrète a en effet fait place à un grand « H » étiré sur les côtés, Musclor prendrait-il la grosse tête ?
Ce ne serait guère gênant si les pectoraux n’étaient pas écrasés par cette armure nouvelle. Rappelons que l’on aime avant tout Musclor pour sa référence culturiste. Le gimmick de l’amure qui tourne pour évoquer son usure au fil des combats est certes plaisant mais on perd au change le désormais célèbre « power punch ». A présent démunie de son bouclier, cette seconde version ne détrône pas le Musclor originel, mais reste séduisante en proposant une évolution de notre héros. 7/10.

Skeletor l’Invincible: Pour ne pas offenser Skeletor, les concepteurs de Mattel lui délivre à lui aussi une armure intégrée dont le plastron tourne pour simuler les ravages causées par les batailles. Le symbole sur la poitrine du Seigneur des Ténèbres est toujours une chauve-souris mais cette fois colorée. Elle surmonte une discrète tête de mort bien sculptée qui remplace les deux tibias entrecroisés de la version d'origine. Le « S » étant déjà pris par un kryptonien célèbre, l'accentuation de l’illustration du chiroptère sied parfaitement à Skeletor lui conférant à présent une véritable dimension vampirique. Contrairement à Musclor, le fait que les pectoraux soient amoindris sous cette nouvelle cuirasse est moins gênant, Skeletor étant avant tout reconnu comme un sorcier liche et non comme une référence du bodybuilding. Le Génie du Mal conserve sa noirceur et ses deux armes emblématiques dans cette nouvelle transposition qui recueille un avis très favorable. 8/10.

Webstor : Arrêtons-nous sur la présentation de la figurine à l’intérieur de son blister. Webstor est le seul personnage équipé d’une armure amovible apparaissant torse nu dans son packaging. L’on est admiratif devant la musculature du guerrier, esthète au service du mal, assumant sans retenue le narcissisme le plus obscur avec sa très belle couleur bleu nuit. Le gimmick est également alléchant, le filin rappelant évidemment la toile d’araignée de laquelle Webstor se laisse glisser. On imagine aisément le génie du mal suspendu dans les recoins les plus sombres du château maléfique pour piéger ses victimes.
Avec sa dentition qui rappelle des défenses de sanglier, et ses yeux rouges sans pupille, le sinistre rétiaire arachnéen s’impose sans aucun doute comme le légitime conducteur du terrifiant Mygalor. 8/10.

Buzz : Seul guerrier héroïque jusqu'ici inspiré en totalité d’un animal (on mettra entre parenthèses Stratos qui emprunte autant au singe qu’à l’oiseau), Buzz, l’espion du ciel, présente un moulage des jambes novateur et particulièrement massif qui évoque spontanément une appartenance aux Génies du Mal :
Il n’en est rien, mais ses puissants ergots et les excroissances le long de ses cuisses, sèment le doute.
Les ailes déployées, Buzz a de l’allure avec sa piquante couleur jaune dominante. L’alternance de jaune et de marron sur son torse est particulièrement mise en relief. L’on regrettera tout juste que les lentilles d’hyménoptères sont accentuées excessivement par le casque au risque de le faire passer pour des oreilles de Mickey. Bien que l’inclinaison des ailes ne permette pas de reproduire le bourdonnement de l’abeille, on est respectueux devant l’allure générale du personnage, surtout qu’il est doté de pinces dissuasives à la place des mains. Incontestablement, ça plane pour lui. 7/10.

Etor : Quelle allure menaçante !! Tous ceux qui connaissent Pinçor, l’acolyte de Skeletor équipé de chélipèdes dans le dessin-animé, ne peuvent être qu’impressionnés par l’aspect général de la figurine qui s’approprie son concept. Cette fois, la pince droite est surdimensionnée. Admirons les pustules qui la recouvrent avant d’en déclencher le mécanisme à ressort. Etor a été produit avec deux paires de jambes différentes. Une paire identique à celle de Buzz qui assoit l’autorité du génie du mal, et une paire identique à celle de Skeletor qui me conforte dans mes souvenirs d’enfance. C’est ainsi que j’ai obtenu Etor livré dans son blister à bords jaunes. Bien sûr, comme Buzz, on a bien du mal à positionner avantageusement dans l’une de ses pinces son arme dont l’extrémité rappelle le pistolet de Zodac. Mais avec son regard de tueur, sa crête de coq de combat, et ses babines retroussées d'où dépassent deux crocs blancs aiguisés, Etor est un combattant de choc dans le panier de crabes de Skeletor. 8/10.

que de travail et de réflexion, j’avoue ne pas avoir encore tout lu
mais plus ca vient, et plus les textes sont long, il te faut revoir le premier, celui de musclor !

est-ce que tes textes sont libres de droit pour moi ?
cela pour me servir un jour, pour les annuals MOTU gamme originale

Si les textes sont libres de droit? Oui, bien sûr, mais ce sont des ressentis purement personnels. Je n'ai pas la prétention de parler au nom des uns et des autres. Alors reproduire ça dans un annual, pourquoi pas, mais c'est prendre le risque de perdre en objectivité.

KissFan a écrit:

Si les textes sont libres de droit? Oui, bien sûr, mais ce sont des ressentis purement personnels. Je n'ai pas la prétention de parler au nom des uns et des autres. Alors reproduire ça dans un annual, pourquoi pas, mais c'est prendre le risque de perdre en objectivité.

ne t'en fais pas, si je devais rependre, ce ne serait que certaines idées

Lezor : Avec ce charismatique Génie du Mal à dominance de couleur verte, Mattel relève un challenge, à savoir produire une figurine qui parvient à coup sûr à tenir debout dès la première tentative, sans avoir recours à de la pâte à fixe ou autre scotch multiface. Respect ! Le mérite en revient bien sûr à la queue puissante de Lezor. L’appendice massif et ondulé reproduit un relief épidermique très travaillé qui emprunte davantage au crocodile qu’au lézard. Toutefois si la vue de dos fait illusion, on émettra une réserve sur le caractère creux de l’arme naturelle cinglante de Lezor. Son torse est identique à celui de Buzz et reprend donc inutilement les fameuses stries qui traduisaient l’alternance de jaune et de marron sur l’espion du ciel. Légère déception, car sans cela, la réalisation du guerrier reptilien serait parfaite. On saluera la réussite remarquable de son faciès avec sa mâchoire carrée, son épine céphalique, sa surface pustuleuse et ses épais sourcilles noirs froncés. Equipé d’une arme d’hast classique, Lezor renoue totalement avec l’esprit original médiéval fantastique de la gamme. 8/10.

Fisto : Attention, âmes sensibles, c’est un choc !! On croyait Musclor indétrônable, mais le barbu le plus fort d’Eternia bénéficie d’une figurine dont les muscles deltoïdes sont encore plus volumineux que ceux du barbare blond. Que l’on se rassure néanmoins, à en voir le poing droit disproportionné de Fisto, on devine sans mal que ce dernier s’est injecté des stéroïdes anabolysants d’un genre nouveau pour arriver à tel résultat. Avec un mécanisme qui lui permet de taper du poing sur la table, et un physique de bucheron canadien trop bien coiffé auquel on a greffé un plastron moyenâgeux, Fisto joue la carte de l’imitation sans jamais tutoyer la force toute puissante. Il aura même copié l’épée de Triclops qui ne lui sied guère dans cette version violette, mais oublie au passage de s’en approprier le fourreau qui permet un rangement optimum. Avec sa poigne de velours dans son gant de fer, Fisto est une figurine qui manque sensiblement de panache. 5/10.

Jitsu : N’allez pas croire que la main droite de Jitsu a gonflé parce qu’elle a été méchamment piquée par le dard de Buzz !! Avec son physique altière, le guerrier à la main d’or tranchante est manifestement un redoutable karateka éternien. L’inspiration nippone du personnage est évidente avec sa couleur de peau et sa coiffure médiévale japonaise. En créant un tel guerrier, Mattel voit plus loin que l’inspiration animale qui caractérisait la majorité des Génies du Mal jusqu’ici.
Si Jitsu reprend le moule des jambes de personnages tels que Musclor ou Triclops, les plus attentifs remarqueront que cette fois, la couleur des bottes est habilement nuancée. Mais la figurine possède un défaut particulièrement flagrant : un creux inopportun dans son avant-bras doré au risque, vu de profil, de le faire passer pour une prothèse orthopédique. Bien qu’il possède une belle armure rouge et bronze, une arme parfaitement appropriée contrairement à son pendant héroïque Fisto, et un mécanisme efficace, Jitsu ne parvient donc pas à me convaincre totalement. 6/10.

Prince Adam : Il est comme ça des jouets qui transcendent leur homologue du dessin-animé, l’adaptation du Prince Adam par Mattel est de ceux-là. Je vois certains regards étonnés dans le conseil des sages qui parcourent assidûment ce forum : Non la figurine n’a pas de fourreau pour accueillir son glaive, oui le corps musclé de la figurine est un recast total de son alter ego surpuissant. Qu’importe. La magie opère et elle vous inonde le cœur. Le Prince Adam n’est il-pas le premier personnage à apparaître dans le générique culte de l’animé, n’est-il pas le défenseur du secret du Château des Ombres, le futur souverain du Royaume d’Eternia, le fiancé en devenir de Tila, (et accessoirement le pseudo de notre modérateur préféré ), … Sa figurine lui rend tous les honneurs dus à son rang tellement l’association de blanc, de violet, de rouge pourpre et de fushia est magnifique. Avec sa ceinture élastique provenant du rayon mercerie de votre supermarché, son discret bouton d’ornement, et sa classieuse veste en tissu, s’il ne devait me rester qu’une figurine dans ma collection, ce serait celle du Prince Adam. 10/10.

super boulot kiss fan, un vrai plaisir à lire et se remémorer tous les moments passés à jouer et contempler les figurines vintages au travers de ton topic , bravo

KissFan a écrit:

Prince Adam : Il est comme ça des jouets qui transcendent leur homologue du dessin-animé, l’adaptation du Prince Adam par Mattel est de ceux-là. Je vois certains regards étonnés dans le conseil des sages qui parcourent assidûment ce forum : Non la figurine n’a pas de fourreau pour accueillir son glaive, oui le corps musclé de la figurine est un recast total de son alter ego surpuissant. Qu’importe. La magie opère et elle vous inonde le cœur. Le Prince Adam n’est il-pas le premier personnage à apparaître dans le générique culte de l’animé, n’est-il pas le défenseur du secret du Château des Ombres, le futur souverain du Royaume d’Eternia, le fiancé en devenir de Tila, (et accessoirement le pseudo de notre modérateur préféré ), … Sa figurine lui rend tous les honneurs dus à son rang tellement l’association de blanc, de violet, de rouge pourpre et de fushia est magnifique. Avec sa ceinture élastique provenant du rayon mercerie de votre supermarché, son discret bouton d’ornement, et sa classieuse veste en tissu, s’il ne devait me rester qu’une figurine dans ma collection, ce serait celle du Prince Adam. 10/10.

Y a un membre de ce forum qui risque de se reconnaitre et d'etre fier de cette description ...

Kobra Kahn : Avec une telle figurine, je salue la créativité des concepteurs de Mattel quand il s’agit d’introduire un mécanisme nouveau. Lors de la canicule de 2003, Kobra Kahn aurait pu sauver des vies. Mais le bât blesse dès qu’on examine le design du personnage en lui-même : La faute en incombe à son torse qui semble un peu trop large (peut-être ce dû à sa taille qui ne pivote pas) malgré un joli rendu écaillé, et à son visage qui n’a rien de menaçant. Avec sa bouche édentée, Kobra Kahn n’impressionne pas grand monde. N’oublions pas que les serpents cracheurs projettent leur venin grâce à la spécificité de leurs crochets. Filmation laissera de côté le gimmick du jouet pour introduire de nouveaux attributs à Kobra Kahn soutenus par une fourberie développée : collerette qui se révèle pour projeter du gaz somnifère, bras qui s’allongent pour reproduire la dangerosité du boa constricteur, et regard capable de projeter un rayon destructeur autrement plus impressionnant que le pistolet de la figurine. Le dessin-animé reste donc la référence lorsqu’il s’agit d’évoquer ce reptilien personnage. 5/10.

Orko : Son potentiel de vente étant pour le moins élevé, Mattel rachète à Filmation les droits du personnage d’Orko, le facétieux et attachant magicien immigré de Trolla. Double problème pour le géant du jouet : commercialiser à part entière et au prix classique une figurine adaptée d’un personnage animé de petite taille sans léser les acheteurs, et adapter la possibilité de le faire flotter au dessus du sol. Peine perdue. Orko bénéficie donc d’un corps plus grand que son homologue animé, et sa lévitation permanente est remplacée par un mécanisme attrayant : le roulement à friction qui restitue brillamment l’esprit humoristique d’Orko. Bénéficiant d’une sculpture agréable, la figurine est très plaisante et le tour de magie très ludique pour un tel jouet. Tout juste aurait-on pu s’attendre à ce qu’en plus le chapeau puisse s’ouvrir comme dans l’animé. Mais ne faisons pas la fine bouche, Orko est une réussite sous sa forme plastique, bien supérieure à celle de ses tours de magie dans l’animé. 8/10.

Bitête : Quel gabarit ! Bitête est l’un des sbires de Skeletor les plus impressionnants. Mattel continue à innover en proposant ce Génie du Mal qui offre à l’acquéreur du jouet la sensation du deux en un : Deux têtes bien sûr, mais aussi deux bras équipés d’un mécanisme à ressort là où une figurine comme Fisto n’en offrait qu’un seul, et un torse si volumineux, surtout dans sa version round back, assurément celle qu’il faut privilégier, que Bitête est certain que les vêtements taille XXL sont encore insuffisants pour lui. Calacorm puissant qui n’a pourtant de reptilien que le fantastique relief écaillé de sa face violette, on mentionnera que son aspect fusionnel est parfaitement rendu avec cette couleur violette qui déborde notamment sur la cuisse droite de la créature. Seul bémol, les attaches de son armure orange, moulée à même le corps, qui remontent étrangement à travers les épaules. Mais si ses deux têtes sont aussi bien remplies qu’elles sont monstrueusement sculptées, Bitête n’a pas usurpé son titre de stratège maléfique. 8/10.

Moussor : Bien avant l’avènement du bonhomme CETELEM, Moussor misait sur une apparence mémorable de pelouse fraichement tondue. Etait-ce pour insuffler un esprit écologiste à la gamme des Maîtres de l’Univers ? Une inspiration évidente de la tradition espagnole des hommes recouverts de mousse de Béjar? Quoiqu’il en soit, la figurine dont le seul habit est le désormais célébrissime slip en fourrure, charme par son superbe flocage de couleur verte et l’odeur de pin qui s’en dégage. Son corps est une reprise totale de celui du Monstre, mais ce n’est guère gênant : Là où le Monstre ambitionnait d’incarner la brute épaisse et échouait à cause d’un corps trop rabougri, Moussor personnifie au contraire avec succès l’harmonie avec la flore d’Eternia. Lorsqu’on expose la figurine à une lumière électrique, on est émerveillé par les reflets brillants à la surface de son corps. Les concepteurs de Mattel ont eu la main verte en produisant un tel personnage, scintillant comme un sapin de Noël. 8/10.

Devastator : Lorsque j’ai examiné la première fois cette figurine à travers son blister, j’ai immédiatement fait le rapprochement avec Zodac et son substantif : « Le démon du cosmos ». Avec son GPS spatial intégré sur la poitrine (dont la fonction d’animation d’image sera institutionnalisée avec la gamme Marvel Guerres secrètes) et sa boucle de ceinture représentant un corps céleste, on s’imagine aisément que Devastator est un guerrier galactique œuvrant pour le bien des planètes opprimées. Si le mécanisme tournoyant de la tornade humaine est fantastique, l’association de couleur bleu et jaune de la figurine ne joue pas en sa faveur, le visage bleu rappelant notamment beaucoup trop celui de Fakor. La forme de son casque jaune incluant un serre-tête rouge évoque à mes yeux la coiffe masculine arabe. Pire, quand on examine ses tout petits poings, on se précipite pour décourager Devastator de se lancer dans un bras de fer contre Fisto. 6/10.

Skeletor Paralyzor : En 1982, sort l’excellent film d’animation « Le vol des Dragons ». Sans doute marqué par la terrifiante prestation d’Ommadon, le Sorcier rouge, lors de la séquence finale où six têtes de dragons lui sortent du dos, Skeletor demande à ses géniteurs de chez Mattel de l’associer à son tour avec cette créature légendaire. Bien que la pointure des pieds du Seigneur des Ténèbres ait évolué, six têtes de dragon restent particulièrement lourdes à porter. Skeletor se contente donc d’un seul représentant de l’espèce qui est fixé dans son dos comme un coquillage à son rocher, et enchaîné à son armure comme pour bien marquer la relation Maître à esclave. Aussi écaillé que la face violette de Bitête, l’animal déçoit quelque peu par son aspect trop boursouflé. Reprenant le gimmick de Kobra Kahn, il se rattrape avec une dentition proéminente qui manquait cruellement au Seigneur des serpents. Au final, on obtient une impressionnante version de Skeletor, même si on peut être sceptique sur le respect de la législation en matière de NAC. 7/10.

Roboto : Troisième figurine, après Maskor et Fakor, à intégrer de la robotique dans son concept, Roboto, est une création qui met en apparence ses mécanismes et rouages pour séduire ses acquéreurs. Reprenant également le concept des armes interchangeables de Dentos, les engrenages visibles à travers son torse hyalin s’animent lorsque la figurine pivote. Ce n’est toutefois pas suffisant pour dissimuler la relative transparence, au sens figuré cette fois, du personnage. Assemblage hétéroclite de couleurs bleu, gris métallisé, rouge et violet, Roboto manque visuellement de cohésion contrairement à ses deux prédécesseurs robotisés; le choix de la répartition des couleurs sur ses jambières étant particulièrement contestable. La figurine étant loin de pouvoir prétendre concurrencer l’horlogerie suisse, il ne faut pas s’attendre non plus à voir un coucou sortir de l’étrange proéminence rouge à connotation médiévale située sur son visage inexpressif. 5/10.

5/10 pour Roboto? Je lui donne plutôt un bon 9, j'ai toujours adoré les engrenages et son torse transparent. C'est un des MOTU les plus originaux.

C'est ça qui est bien vu avec ces personnages, y'en a pour tous les gouts, car assez diversifiés.
c'est ce qui a, entre autre, contribué à leur succès je pense (et ça continue d'ailleurs )
Pour ma part Roboto aurait juste un 6, figurine un peu "froide", le coté mécanique justement et son manque d'expression sans doute...

Ce serait trop simple si l'on pensait tous la même chose. L'attachement particulier à une figurine peut être liée à un souvenir précis d'enfance ou au contraire être l'objet d'un regard totalement adulte. Roboto n'est pas une figurine que j'apprécie particulièrement, mais je respecte les points de vue des uns et des autres. Toute critique est recevable du moment qu'elle est argumentée.

Puantor : Dans mon entourage proche, seuls trois noms de figurine sont connus à la perfection : celui de Musclor, celui de Skeletor, et celui de Puantor dont la racine prête à sourire. C’est la preuve d’une certaine popularité pour le Génie du Mal. Eventuellement influencé par Pépé le Putois, célèbre Toon de la Warner, Mattel recolore le corps d’Océanor de la tête au pied pour arriver à un personnage inédit facilement mémorisable et grandement tape-à-l’œil avec son association d’orange vif et de dominance noire. Réussite totale! Cette fois, Mattel complexifie même l’application de peinture sur le corps du personnage, ne se contentant pas de pieds peints, mais osant la projection de blanc ourlé sur ses bras et dans son dos. L’armure de Mekanek avec sa mentonnière proéminente va à ravir à Puantor, donnant l’impression qu’il se protège de sa propre odeur à base de patchouli au lieu de respirer le bonheur que lui procure sa notoriété bien méritée. 8/10.

Spikor : Avec sa tête évoquant un diodon sur-gonflé et son torse hérissé de piques acérées, Spikor, le « guerrier le plus craint de tout l’empire satanique », est un allié de pointe pour Skeletor. Son court museau massif est surmonté par des yeux jaunes pénétrant qui contribuent à entourer le Génie du Mal d’une aura inquiétante. La couleur violette qui le caractérise est du plus bel effet. La plommée qui lui est octroyée est également parfaitement appropriée et renforce le sentiment d’invulnérabilité qui se dégage du personnage. Il est juste dommage que le trident chromé inséré dans son bras gauche ne soit pas équipé d’un mécanisme de propulsion. Figurine grandement réussie, Spikor prouve que, bien avant la sortie d’« Intouchables » avec Omar Sy et François Cluzet, un Génie du Mal personnifiait cette expression mieux que personne. 8/10.

Musclor Tonnerre : A ce stade, le générique du dessin-animé de Filmation est gravé dans toutes les mémoires. En prononçant la phrase « … Et moi, je deviens Musclor, l’homme le plus fort qui est existé jusqu’ici », notre héros projette un magistral coup de poing à la face des téléspectateurs. Cette image culte est transposée dans la nouvelle version pétaradante de Musclor ! Décidemment, le géant du jouet stimule tous les sens de l’enfant : tactile et visuel bien sûr, olfactif avec Moussor et Puantor ; le sens du goût pourrait être exploité avec Kobra Kahn ou Skeletor Paralyzor. Et aujourd’hui, le sens de l’ouïe est à l’honneur avec le système explosif dont est astucieusement équipé la figurine Vue de face, sa nouvelle armure rouge et argent semble plus légère à porter que la précédente ; une bonne chose car les pectoraux de Musclor sont à nouveau mis en relief. Le champion d’Eternia livre ici une nouvelle déclinaison réussie, bien que l’esprit barbare originel soit amoindri, surtout à l’examen de ce bouclier miroitant comme une boule à facettes. 7/10.

Musclor l’Eclair : Le bouclier de sa version antérieure n’était qu’un stade de la maladie : Dans sa nouvelle déclinaison de strass et paillettes, Musclor a définitivement attrapé la fièvre du samedi soir. Toujours aussi blond, le héros légendaire se réincarne en Claude François, période Magnolia Forever.
Le mécanisme de la figurine lui permet d’agiter les bras lorsqu’on pivote sa taille. Formidable ! La figurine peut ainsi se déhancher sur les dance floor du monde entier. Attention au torticolis cependant : la tête de Claude s’harmonise vraiment péniblement avec son cou. De profil, on constate que son buste s’est fortement aplati, au point que la coupe de son dos n’a plus rien d’humain. Au moment où Mattel songe à incorporer à l’arrière de la figurine un système d’attache pour recevoir son glaive, celui-ci n’est pas fourni et est remplacé par une girouette clinquante qui peut servir de ventilateur. Vivement la sortie du prochain playset de la gamme : le phare d’Alexandrie. 4/10.

Skeletor le Rapace : Mais qu’est-il arrivé au Dragon de la version Paralyzor de Skeletor : Le voici réduit à l’état de squelette dodelinant de la mâchoire ! Heureusement qu’en plus de cette arme hautement improbable, le Seigneur des Ténèbres est cette fois équipé de serres massives redoutables, dont la lourdeur est parfaitement restituée avec cette couleur violette sombre et ce relief granuleux. De quoi rendre jaloux Freddy Krueger. En reprenant le mécanisme de Musclor l’Eclair, Skeletor peut lacérer verticalement tout adversaire. Cette fois vêtu d’un simple maillot mauve métallisé, auquel son capuchon n’est malheureusement plus du tout rattaché, Skeletor ne conserve plus qu’une discrète touche gothique avec cette petite tête de mort sculptée au centre de sa poitrine. Visuellement, la représentation allégorique de la Mort que Skeletor incarnait à la perfection dans ces deux premières versions s’est estompée. Avis mitigé au final pour cette nouvelle déclinaison du Génie du Mal, les griffes acérées n’étant pas suffisantes pour la rendre indispensable. 6/10.

Elephantor : Troisième figurine à réutiliser le mécanisme de projection d’eau, le pompier d’Eteria ne bénéficie plus de l’effet de surprise, à l’exception peut-être de ce corps au moulage entièrement nouveau. Examinons-le de près : Sa tête qui inclut notamment un long appendice buccal, évoque bien sûr le proboscis de l’éléphant et donc l’inspiration animale, mais les circuits et les boutons noirs dessinés à sa surface nous indiquent qu’elle est manifestement robotisée. La musculature soutenue de la figurine s’inscrit dans l’esprit héroïc fantasy originel de la gamme, mais ce corps orange avec des bottes et des gants au relief circulaire nous conduit tout droit à penser qu’Elephantor porte un costume de super-héros Marvel Guerres secrètes. Avec Elephantor, Mattel s’est énormément trompé dans l’harmonie des ingrédients, car visuellement, l’ensemble donne un résultat totalement décousu. A titre de comparaison, là où Maskor fusionnait admirablement différentes inspirations, la figurine d’Elephantor échoue de façon incongrue. 4/10.

Rafalor : Fermez les yeux. Nous sommes en 1986 : les concepteurs de Mattel ne peuvent pas s’en empêcher : Ils insufflent la désormais emblématique raie sur le côté de Big Jim typée 70’s dans l’une de leur nouveauté. L’on ajoute à cela une longue moustache has been, et on donne un indice supplémentaire à l’enfant que nous étions : le mythe de John Wayne est ressuscité. Les fans de barbarie fantastique vont s’éloigner au grand galop. Et pourtant, Rafalor déjoue tous les préjugés. Le cow-boy des temps modernes dissimule sous son apparence primaire constituée de son étoile de sheriff, de chaps et de santiags, une cybernétisation à la pointe de la technologie. Mattel transpose l’art de la stéganographie à une figurine vraiment atypique et réussie : Les armes modernes surgissent de toute part, la plus impressionnante étant ce pack dorsal, au relief technologique très détaillé, qui empêche malheureusement de placer Rafalor sur Strydor qui aurait été un destrier totalement assorti. Avec en plus, une carrure dissuasive et d’énormes paluches, ce sheriff là peut faire peur aux sbires de Skeletor. 8/10.

Extensor : Sans doute frustré d’avoir omis d’équiper Elephantor de défenses, Mattel se venge en recouvrant à 90% le corps d’Extensor de couleur ivoire nacrée. Si le moule utilisé est une nouvelle fois totalement novateur, on reste désappointé devant le produit fini évoquant une fusion singulière de deux personnages Marvel : l’Homme aux échasses et Machine-man. Le mécanisme d’Extensor qui consiste en des membres étirables est loin d’être aussi ludique que celui de Mekanek où un simple quart de tour au niveau de la taille suffisait à faire s’élever son cou. Avec Extensor, il faut étirer patiemment les membres uns à uns pour une silhouette finale dépourvue de tout charisme. La cause est peut-être à chercher dans l’interrogation directe que soulève ce massif personnage : à quoi avons-nous à faire finalement ? Un homme, un robot, un chevalier des temps modernes à l’examen de cette mentonnière moyenâgeuse, autre chose encore ? En manque imminent de repère fiable, on préfère refermer la pochette surprise qui lui sert de bouclier, et l’on soupire en pensant que Mattel aurait bien mieux fait de produire à la place le personnage glacial ayant inspiré le visage d’Extensor. 3/10.

Rokkon et Stonedar : Si la genèse des Maîtres de l’Univers repose sur l’Héroïc fantasy, style littéraire institutionnalisé par le Seigneur des anneaux ou Conan le Barbare, le syncrétisme qui a suivi a fortement contribué au succès de la gamme. Je cite en vrac: les inspirations historiques multiples (la préhistoire, le moyen-âge, le Japon féodal, … et diverses visions futuristes), les emprunts à des genres littéraires ou cinématographiques (la science fiction, les pulps, les mythes et légendes, le western…), l’anthropomorphisme animal, voire végétal, … L’on saupoudre le tout de mécanismes sans cesse renouvelés (systèmes à ressort intégré, projection d’H2O, membres étirables, …), et on obtient une gamme de jouets hétéroclites plébiscités par de nombreux enfants.
Rokkon et Stonedar ne font pas exception à la règle : Homochromie rocheuse d’une part et système transformable d‘autre part. La clé d’un succès annoncé a priori ? En fait, pas vraiment !
Pourtant, en stratège opportuniste, Mattel copie efficacement la faculté convertible des Gobots et autres Rocklords. La faute n’est pas à rechercher non plus dans le mimétisme rocailleux : Qu’il s’agisse des cratères météoritiques recouvrant Stonedar, ou des multiples facettes grises et aigue-marine de Rokkon, le côté pile des Hommes-rocher est bluffant de véracité.
C’est finalement à cause du côté face des deux météores vivants que l’on jettera la pierre à Mattel. Bien que leurs visages soient très bien sculptés, et que leur physique soit parsemé d’habiles nuances colorées, à l’exception peut-être de Rokkon qui souffre d’une couleur orange trop flashy pour évoquer l’art de la dissimulation, les deux hommes-rocher ont surtout l’air engoncé par le poids faramineux que représente leur carapace rocailleuse. Prions pour qu’ils ne se retrouvent pas sur le dos, tels deux tortues renversées qui agiteraient leurs pattes dans tous les sens. Ils sont en effet les premières figurines héroïques de taille normale à ne pas reprendre la norme, que dis-je la condition d’admission au titre de Maître de l’Univers, que constitue un corps bodybuildé.
Le concept de créatures à l’apparence de pierre aura été un bien meilleur succès avec le monstrueux Lava-loc de la gamme Blackstar, assurément le minerai précieux que Mattel aurait dû exploiter. 4/10.

Roi Randor : Après une cinquième vague en demi-teinte, les Héros du bien se devaient de revenir en force. Pour cela, quoi de mieux que de s’appuyer sur des valeurs sûres, à savoir le corps du Musclor original (le vrai, l’authentique !) et les personnages populaires du dessin-animé.
C’est dans ce contexte que le Roi Randor est intronisé en figurine par Mattel. Et, autant lever le mystère tout de suite, on se prosterne devant le résultat obtenu. La couleur rouge est dominante, symbole de souveraineté et de pouvoir, elle assoit l’aplomb du monarque ici transfiguré par rapport à sa fluette version Filmation. Les traits de son visage couronné lui confèrent force, assurance et sagesse. La dorure qui recouvre son armure, ses bracelets et sa ceinture est parfaitement dosée, ce qui évite au Roi Randor de tomber dans l'ostentation indécente. La figurine est également magnifiée par son imposante cape bleue. La prestance du Roi Randor est à son apogée. A un stade où la gamme de jouets amorce son déclin, Mattel fait fi de tout mécanisme nouveau, et renoue somptueusement avec l’authenticité qui avait fait le succès de la première vague. Une belle récompense pour un personnage qui se vantait d'avoir un "sacré crochet du gauche". 10/10.

Ninjor : Puissamment armé et vêtu d’une veste et d’un masque ténébreux qui émettent néanmoins de discrètes irisations lorsqu’ils sont examinés sous une lumière électrique, la figurine du nouveau suppôt de Skeletor nous convainc sans mal que l’imagerie du Shinobi, emprunte d’anonymat et de dangerosité, est parfaitement restituée. Le mérite en revient également au choix judicieux de ne pas avoir attribué le corps du Musclor classique à la figurine qui présente un regard malfaisant, mais néanmoins humain. La musculature hyper développée du barbare aurait en effet atténué la qualité de furtivité que tout ninja se doit de démontrer. Nous sommes cependant dans la gamme des Maîtres de l’Univers. Alors, en termes de bras et de jambes, le choix de Mattel se porte sur les démoniaques attributs anatomiques de Skeletor Paralyzor. Le résultat ne se fait pas attendre : La figurine est sublimée par l’alliance de l’identifiant corporel des Génies du mal et du mythe du Ninja. La réussite n’est pas tant visuelle que suggestive! A quelle créature cauchemardesque avons-nous alors à faire : le fruit de l’amour contre-nature d’une humaine et d’un incube, une version modernisée du mythe du faune ou celui du satyre? Peut-être est-il préférable que ces questions restent sans réponse. 9/10.

Pinçor : Si comme moi, votre enfance a été bercée par les combats épiques auxquels Rocky Balboa se livrait sur le ring hollywoodien, vous savez parfaitement que le la musculature des hommes de couleur ressort davantage que celle des blancs sur leurs corps huilés. Sans tergiverser, Mattel produit la figurine de Pinçor dont les reflets sur le corps brun sont superbes. Corporellement parlant, Pinçor n’offre de neuf qu’un visage inédit, fort convaincant, rappelant Big Jack, l’ami sportif de Big Jim. L’attrait de la musculeuse figurine repose donc essentiellement sur l’arme novatrice qui lui est octroyée. Les exemples selon lesquels seuls les accessoires font l’apanage d’un mécanisme intégré sont plutôt rares : l’on pense à Webstor et Skeletor Paralyzor. Ici la pince volumineuse est équipée d’un système à ressort à fermeture horizontale évoquant les mandibules d'un lucane, difficile de faire plus dissuadant. Néanmoins, malgré son magnifique slip rubicond, je doute que Pinçor soit un hommage déguisé au film « Les culottes rouges » qui mettait en scène Bourvil, acteur bien connu pour sa largeur d’épaules intimidante. Au contraire, je vois à travers le nom espagnol du personnage, « Capturator », un clin d’œil au cinéma d’auteur dans lequel Arnold Schwarzenegger a si souvent fait la démonstration de sa condition physique. 8/10.

Spectror : Rappelez-vous l’épisode n°84 de la saison 2 intitulé « Chat peureux », la séquence est brève, mais lors de leur déplacement à travers le dédale maléfique de Skeletor, Orko et Gringer se retrouvent face à face avec une apparition malveillante que le Tigre domestique ne parvient à vaincre qu’en surmontant sa peur. Ce concept abstrait, la peur, est aujourd’hui exploitée dans une nouvelle figurine. Mattel relève un pari fou : concilier l’aspect vaporeux d’un fantôme effrayant avec le corps sculptural d’un Maître de l’Univers. Le géant du jouet va même encore plus loin : Il recourt une nouvelle fois à l’allégorie de la Grande Faucheuse et obtient une figurine saisissante de beauté lugubre malgré son crâne ancestral méchamment fracturé. L’ossature ostensible est ainsi remarquablement réalisée en jouant sur le contraste des ténèbres et du blanc phosphorescent. Quel dommage que cette réussite funèbre n’ait pas été appliquée au verso de Spectror. Néanmoins cet oubli est dissimulé par la superbe cape vampirique qui enveloppe le Fantôme de Skeletor. En empruntant autant à la légende bretonne de l’Ankou, qu’au mythe traditionnel du fantôme, voire au thème fantastique de la Liche, les concepteurs de Mattel, en état de grâce, signent un succès ensorcelant. 10/10.

Rotar et Twistoïd : Les lecteurs les plus assidus auront observé que les figurines auxquelles j’ai attribuées la note de 10/10 n’ont pas de mécanisme davantage élaboré que la taille qui pivote pour envoyer un coup de poing, à l’exception peut-être de Spectror si l’on considère sa faux et son corps phosphorescents comme tel. Ça reflète une chose : Pour que la réussite soit optimale, le mécanisme intégré doit être mis au service de la figurine, et non l’inverse. Malheureusement dans le cas de Twistoïd et Rotar, c’est la mauvaise option qui est retenue. Tout «l’attrait » de ses deux jouets repose exclusivement sur la toupie qu’ils constituent. Mais développons un peu.
Orko était jusqu’ici la seule figurine de petite taille plébiscitée par les fans pour deux raisons principales : sa forte présence dans l’animé et le côté attachant du personnage qui s’explique par sa gentillesse, son humour et bien sûr sa maladresse. L’on ne compte plus les situations cocasses dans lesquelles Orko se retrouve. Je doute fort que dans une gamme de jouets qui respire la testostérone, le potentiel de vente d’Orko aurait été aussi élevé si son personnage n’avait pas été aussi bien exploité.
Rotar et Twistoïd dont la taille est similaire à celle d’Orko, n’ont aucune histoire, ni psychologie développée. Ils n’ont également aucun attribut musclé, à l’exception toute relative des bras de Rotar.
L’échec, en termes de popularité, était garanti.
Mais les causes de cet échec sont peut-être encore plus profondes. Bien sûr ce raisonnement n’engage que moi, mais ces deux figurines évoquent à mes yeux une adaptation malsaine de la difformité humaine telle qu’elle est mise en scène dans des films comme La Monstrueuse Parade ou Eléphant-man. Que sont en effet, Rotar et Twistoïd sinon deux hommes-tronc, au buste énorme et au cou inexistant. Il est par ailleurs impossible de les faire tenir debout, à moins de leur mettre à disposition un socle, sans lien avec la gamme de jouets, comme un goulot de bouteille par exemple.
Alors commercialiser des figurines qui évoquent le handicap, et les faire tourner sur elles-mêmes comme des phénomènes de foire, je trouve l’idée assez dérangeante. 2/10

Elles sont vraiment super tes critiques ^^!

Pour les personnages moins connus, serait-il possible de mettre une image?

Merci ^^!

Pour les photos Camille, tu peux te référer au grayskullmuseum: http://www.grayskullmuseum.com/
Une excellente référence en la matière.

Cool ce site, une vraie mine d'infos!
Merci ^^

L’Enchanteresse : A l’exception notable de Gringer, sous sa forme de tigre domestique, la Sorcière était jusqu’ici le seul personnage apparaissant dans le générique de la série Filmation à ne pas avoir été immortalisé en figurine. Cet oubli est à présent rectifié, et l’on se montre d’autant plus magnanime que sa version plastique est remarquable. Néanmoins, l’Enchanteresse n’a pas une silhouette aussi galbée que celle de sa fille Tila à cause de ses jambes légèrement arquées. On pourra également contester l’emplacement dédié aux yeux dessinés sur sa coiffe plumeuse. Ils sont beaucoup trop bas pour rendre hommage à Horus, la divinité égyptienne à tête de faucon.
Mais on lui pardonne, car la sensation immédiatement ressentie en admirant la figurine de l’Enchanteresse est celle de la grâce. La représentation de son visage lui donne un air plus juvénile que son alter-ego de papier, mais néanmoins empli de sérénité. L’articulation de ses bras, conjuguée à leur finesse délicate, lui donne l’élégance d’une danseuse classique. La légèreté aérienne de la Sorcière est magnifiée par ses ailes déployées dont l’harmonie visuelle avec ses bras ouverts est palpable. Mélange subtil de couleur blanche, bleue et orange, la figurine de l’Enchanteresse nous offre quelques grammes de finesse dans un monde de brutes, alors ne vous privez pas de l’acquérir. 8/10.

Frak-Attak : Le robot qui explose est peut-être le précurseur des figurines trash qui pulluleront dans les années 2010. En effet, ce n’est pas tant le mécanisme explosif qui a retenu mon attention, mais la surface rougeoyante des deux moitiés séparées. Heureusement qu’aucun fluide sanguin ne circule à travers le buste de Blast Attak comme c’est le cas pour Mousticor, sinon une ligue de parents bien pensant se serait érigé contre la forme de perversion de la jeunesse à laquelle se livrerait le créateur de Barbie. Mais la vision du robot assemblé n’est guère plus réjouissante. Avec sa cagoule noire, son nez camus et sa conjonctivite aggravée, Frak-Attak n’a rien d’un Don Juan. Equipé d’un tuyau encombrant, la figurine se situe à mi-chemin entre une pompe à essence et le robot de Metropolis pour la couleur bronze de son buste opulent. L’association de couleurs est de plus, particulièrement discordante. Je pense notamment à son arme en point d’interrogation, de couleur écarlate, tenue par ses mains vert bouteille. L’explosion étant imminente après autant de critiques élogieuses, je préfère m’éloigner prudemment … 3/10.

Je vais une fois de plus prendre la défense des mal-aimés. :-)

Frak-Attak, c'était la touche "steam-punk" de la gamme avant même que cette mode existe... Une robot "1890" sorti tout droit d'un roman de Jules Verne, avec comme torse une chaudière cuivrée avec cadrans et thermomètre sur le devant... Je l'ai toujours trouvé superbe visuellement! Certes, son mécanisme est incongru, voire inutile, et le coté "bombe sur pattes" difficile à exploiter scénaristiquement... ou alors ils faudrait qu'il y ait toute une armée de Blast-Attaks, sacrifiables à volonté... (des "Evil Troopers" pour Skeletor?)
Bref, hormis sa gimmick qui de toutes façons disparaitra en version MOTUC, je trouve que Frak-Attack fait partie des personnages les plus originaux de la fin de la gamme, et l'un de ceux qui annonce bien la transition avec les New Adventures (il aurait d'ailleurs tout à fait sa place parmi les Mutants des Ténèbres).

Rotar et Twistoid... Moi, je les aime bien ces deux là... Ce sont des personnages totalement "gimmickesques", et c'est ce qui semble jouer en leur défaveur. Mais je suis sur que si le Gyrattacker, le véhicule qui était prévu pour interagir avec Rotar en lui servant de lanceur, était finalement sorti en 1988, ces Gyro-Guerriers seraient bien mieux acceptés par les fans.
Et grâce à Rotar et Twistoïd, mes armes de rotations massives, je suis toujours invaincu dans les tournois de Beyblade... :-)

L'inspiration rétrofuturiste de Frak-Attak est louable, le meilleur en lui reste effectivement son torse bombé très détaillé! Mais une inspiration, aussi risquée soit elle, ne justifie pas à elle seule d'adhérer au résultat final. Si la couleur cuivrée avait été appliquée des pieds au cou du personnage, j'aurais probablement révisé mon jugement. Je maintiens que sa tête mériterait d'être repensée intégralement.
Vouloir sauver les soldats Rotar et Twistoïd est un sentiment noble, mais là, je crains Reginald, que ça revient à prêcher dans le vide.

Saurod : Si je fais un petit décompte, nous avons donc déjà Lezor, Kobra Kahn, ainsi que le Roi Hiss et son escouade d’Hommes serpents : Les reptiles ont décidément la côte chez Mattel. Vêtu d’une combinaison cuivrée plutôt sobre, à l’exception de son masque à la Dark Vador, Saurod offre une évolution palpable, à savoir une conformité visuelle beaucoup plus accrue entre le jouet et le personnage du support de vente, en l’occurrence le film de Gary Goddard. Rappelons que Filmation, au contraire, simplifiait grandement les figurines de Mattel. Les bras et les jambes du jouet sont plutôt graciles, mais néanmoins athlétiques. Point d’hypertrophie musculaire. Toutefois, la couleur de peau bleu pétrole manque singulièrement de crédibilité. Si la figurine de Saurod n’inclut pas les griffes rétractables de son homologue cinématographique, sa queue se voit pas contre doter d’un balancement latéral pour bien marquer sa soumission à Skeletor. Mais la grande nouveauté est bien sûr l’efficace mécanisme de projection d’étincelles par voie buccale. La molette qui permet de l’actionner est camouflée par un capuchon à la couleur identique à son armure. Une bonne chose. Une question apparaît alors d’emblée : ce mécanisme traduit-il un pouvoir nouveau de projection d’énergie dévastatrice, ou au contraire est-il sensé simulé l’aura qui entoure Saurod au moment de sa désintégration dans le film ? 7/10.

Blade : Avec son rictus menaçant, son œil bandé, son crâne chauve, et sa broche technologique qui épouse son maxillaire inférieur, Blade, c’est d’abord une « gueule », de celle qu’on préfère ne pas croiser dans la rue. Le moulage et les couleurs retenues par Mattel restituent efficacement le look cuir et métal du pirate cyberpunk. Exit néanmoins les pointes recourbées présentes sur les épaulettes du costume, jugées sans doute non conforme aux normes de sécurité imposées. Mais la silhouette générale du pirate impose le respect. Le mérite en revient notamment à la pose de la figurine. Les genoux ne sont pas légèrement fléchis comme c’était le cas des figurines des premières vagues ; le culturiste Blade se dresse au contraire de toute sa hauteur pour mieux mépriser ses victimes. Peut-être la plus expressive des figurines de la gamme produites à ce jour !!
Son seul défaut, c’est de ne pas inclure des bras ou des mains tournoyantes qui honorent ses talents de bretteur. Mais ça n’enlève rien à mon attachement particulier à cette figurine ! Un look de Barbare post apocalyptique interprété par un certain De Longis, Anthony de son prénom. Ça me fait penser à un membre du forum, mais je n’arrive pas à me rappeler lequel… 8/10.

Gwildor : Si enfant, on m’avait lancé le pari de savoir lequel des deux personnages du film, Karg et Gwildor, allait être traduit en figurine, je n’aurais pas misé sur le Thenurien. Pourtant la commercialisation de Gwildor est louable, le long-métrage n’incluant aucun guerrier nouveau du côté héroïque … à part peut-être Lubic, le défenseur de l’autorité terrienne armé de son fusil à pompes… Mais bon, le quota de personnages dégarnis devait déjà être atteint avec Blade.
Des trois figurines nouvelles, celle de Gwildor a l’apparence la plus éloignée de son homologue issu du « chef d’œuvre » de Gary Goddard. La faute en revient notamment à sa pilosité faciale beaucoup trop bien taillée et coiffée. Pas un millimètre ne dépasse en dessous du cou. Si Mattel avait opté pour le gimmick de Grizzlor, le rendu aurait été nettement plus convaincant. Par ailleurs, si les barbillons et le sommet du nez conservent quelques plis, le bedonnant Gwildor dans sa version plastique semble quand même assez rajeuni. Je n’irais quand même pas jusqu’à dire qu’il a subi un lifting. La clé de la réussite de la figurine est davantage à chercher dans le soin du détail apporté sa blouse de travail : nuances de bleu, outils qui dépassent des poches, étui en bandoulière, relief prononcé, du beau boulot… Si la tournoyante clé cosmique est fournie dans une version très simplifiée, on regrettera que les vêtements « indigènes » qu’il porte lors d’une séquence mémorable du métrage ne soient pas inclus dans le blister. 6/10.

Musclor Glaive Suprême : Après avoir fait subir à ses fans de la première heure les affres de la période disco de la pire espèce, la crédibilité du héros d’Eternia était grandement altérée. Mattel joue donc le tout pour le tout. Cette fois, la nouvelle version de Musclor représente un virage à 180 degrés. Relooking total, pas seulement dans la tenue vestimentaires, mais dans le moulage corporel de la figurine. Si son alter ego qui sévit dans les salles obscures a les pieds ancrés sur le plancher des vaches, Musclor Glaive Suprême a la tête dans les étoiles. Cette nouvelle déclinaison repousse les limites du cosmos exploré jusqu’ici par Zodac ou Devastator. Elle est proposée en deux versions : l’une avec une tête inédite, l’autre avec le visage classique.
On passera rapidement sur le résultat de l’opération de chirurgie faciale pratiquée par Mattel. Je ne sais pas si l’ambition était d’incarner le « charisme » du blondinet Christophe Lambert dans Subway ou de représenter le visage de l’athlétique Dolph Lundgren alors à l’affiche d’une série B sympathique, mais avec son regard désorienté et ses lèvres gonflées, c’est une version autiste de Musclor que Mattel a créé. Sentiment amplifié par la qualité suintante du plastique utilisé et l’application approximative de la peinture.
Si l’on examine sa silhouette nouvelle, on constate qu’elle plus longiligne et surtout plus grande, au risque de dépareiller avec les figurines sorties jusque là. Dans votre collection, ne faîtes pas comme moi, ne placez pas Musclor Glaive Suprême à côté de Dentos.
Néanmoins, avec sa nudité partielle, qui met à l’honneur ses abdominaux surdimensionnés, Musclor est toujours l’incarnation de la culture visuelle du muscle dans ce qu’elle a de plus narcissique.
Paradoxal a priori, car Musclor est cette fois vêtu d’une lourde amure spatiale futuriste qui devrait être intégrale. Elle ne comporte même pas un masque à oxygène pour voyager librement dans le vide infini. Mais après tout, n’est –il pas le grand Musclor aux pouvoirs fantastiques ? Son glaive conique et jaune transparent, à l’inspiration Star Wars assumée, doit lui conférer des aptitudes nouvelles.
L’essence médiévale fantastique de la gamme semble loin. Comme Big Jim avant lui, Musclor amorce une transition audacieuse et brillante, au sens propre et figuré, pour conquérir un public nouveau. Les portes du space opera s’ouvrent en grand devant le champion d’Eternia. 8/10 (5/10 avec la tête inédite).

Skeletor Eclat Funeste : J’ai beau retourné le blister dans tous les sens, je ne vois aucune mention « Réservé à des collectionneurs adultes » concernant la dernière et terrifiante progéniture de Mattel.
Et pourtant, le géant du jouet a doublement poussé à l’extrême le caractère horrifique de Skeletor.
D’une part, les proportions corporelles du Génie du Mal ont été massivement accrues. Son effrayante tête de mort est surgonflée et beaucoup plus détaillée. Elle rappelle cette fois le Motard fantôme de Marvel : Ce motif en forme de flamme peint sur son visage confère à Skeletor une dimension infernale inédite, accentuée par ses orbites noires d’où émergent deux pupilles rougeoyantes. Drapé et encapuchonné dans sa cape sombre, son corps à la couleur cadavérique est plus large que jamais. Jamais la sensation de danger mortel incarné par Skeletor n’avait été aussi palpable.
D’autre part, la figurine repousse les limites de l’Héroïc fantasy traditionnel et s’engouffre ouvertement vers la voie de la science fiction dystopique, Skeletor incarnant cette fois l’allégorie funèbre d’un hybride entre l’homme et la machine. A l’image de ce plastron parsemé de tuyaux, sa chair semble avoir fusionné avec une technologie futuriste qui dépasse l’entendement. Pire, si l’on observe de prêt son anatomie bleuâtre, on constate que le métal est implanté sous son épiderme. L’exemple de l’intérieur de ses cuisses est particulièrement révélateur. Cette idée, à mi chemin entre le Vidéodrome de David Cronenberg et le futur Tetsuo de Shinya Tsukamoto, fait froid dans le dos. Si l’on ajoute à la figurine, un système lumineux asseyant encore davantage l’imagerie cybernétique et macabre de Skeletor, on obtient la plus ambitieuse variante du Seigneur des Ténèbres jamais produite. 9/10.

Hordak : Le Tout Puissant Hordak a la lourde tâche de devoir rivaliser avec le charisme du Seigneur des Ténèbres pour s’attirer l’adoration des fans. Avec ses yeux rouges finement inclinés, le meilleur en lui est indubitablement son visage au front épineux, d’inspiration tribale africaine, rehaussé par la couleur blanc cassé qui lui confère un aspect exosquelettique. Habile opposition avec celui de Skeletor. Quel dommage que sa crinière constituée d’ossements, et que n’aurait pas renié Ed Gein, ne soit pas colorisée à l’identique. Cela aurait appuyé le côté morbide du robuste personnage. La figurine emprunte énormément au mythe vampirique avec sa dentition sanguinolente et ce symbole de chauve-souris mutante gravé sur son armure ébène. Malheureusement, ce blason rappelle beaucoup trop Skeletor l’Invincible. Le bât blesse d’autant plus que le chiroptère est répété à cinq reprises sur le moulage de Hordak, et je ne parle pas du familier qui l’accompagne. La saturation visuelle est malheureusement vite atteinte. Mais le pire dans la figurine est probablement ce fanion de kermesse qui lui sert de cape. Ouf, l’âme de Hordak est heureusement sauvée grâce à la satanique association de rouge et de noir sur ses apparats. 7/10.

Roi Hiss : « …Granamyr voulait-il nous montrer que les choses ne sont pas toujours ce qu’elles paraissent ». La tirade de Musclor qui conclut « Le don du Dragon » est parfaitement appropriée pour évoquer le Roi Hiss, le plus métaphorique des personnages créés jusqu’ici. Sous le vernis des apparences se cache une horreur lovecraftienne constituée de serpents entremêlés à l’intelligence indivisible. Comme Fakor ou Maskor par le passé, la figurine du roi Hiss associe deux couleurs complémentaires du cercle chromatique, en l’occurrence le vert profond de sa peau épaisse et le rouge de son slip écaillé. Un choix discutable, cette couleur rouge isolée détonne avec l’aspect reptilien général de la figurine. L’usage du procédé stéganographique est également contestable. Certes, son visage humain reflète efficacement l’empathie simulée ; mais le Roi Hiss, extérieurement ne cache rien de son appartenance au culte d’un Dieu serpent : que ce soit le blason qu’il porte sur sa poitrine, son bâton ou son bouclier triangulaire, tous affichent clairement la représentation de l’animal totem. Il n’y a véritablement que l’anthropomorphisme reptilien qui soit dissimulé. Mais l’hydre à cinq têtes compactée derrière l’exuvie trompeuse du Roi Hiss, n’a rien de terrifiant, elle est beaucoup trop réduite et chétive pour ça. La gamme de jouets SOS Fantôme avec des figurines telles que Mamie Beurk, sera un bien meilleur succès dans ce domaine. 5/10.

Grizzlor : Si le flocage de Moussor est uniformément répandu sur sa figurine, ce n’est pas le cas de la pilosité abondante du bestial Hordien. Dommage que Mattel n’ait pas poussé ce concept jusqu’aux bras et aux jambes de Grizzlor. Néanmoins, le côté hirsute, voir broussailleux de son pelage est bien restitué. Soulignons qu’aucun peigne n’est fourni dans son blister contrairement à ceux de She-Ra et de ses amies. Grizzlor est manifestement loin d’être un adepte des salons de toilettage, contrairement à son alter ego du dessin-animé Filmation. Par ailleurs, la paire de bottes motardes qui lui est octroyée dénote complètement avec l’aspect animal du serviteur de Hordak. On aurait préféré voir de larges pieds griffus à la place. Si le visage de la figurine est bien sculpté, on optera de préférence pour sa version « Black face » qui lui confère une férocité accrue en faisant ressortir ses yeux injectés de sang et ses canines saillantes. Malgré des mains simiennes puissantes, la figurine de Grizzlor souffre malheureusement du problème identique à celle du Monstre à qui elle ne fait que succéder; elle échoue à incarner la brute sauvage et massive à cause d’une hypertrophie musculaire des jambes et des bras inférieure à celle de Musclor. Finalement, un cœur de Nounours se cache peut-être derrière le pelucheux Grizzlor. 5/10.

Vraiment sympa ce topic, joli travail KissFan
Pour Grizzlor il a eu un effet incroyable sur mon fils de 5 ans, il ne l'aime vraiment pas et a même du mal à supporter sa présence

très bonnes analyse. Je suis un gros fan du Adam vintage, il avait un côté très différent des autres figs,

peut-être son gilet en velour ? ^^