L'envie m'a pris lorsque je me suis lancé dans mon topic précédent, à savoir évaluer une à une les figurines de la gamme vintage. Mais le jouet évalué dans les lignes qui suivent n'est pas une figurine. Il est néanmoins lié à des souvenirs très forts. Alors je vais tâcher de vous faire partager mon ressenti sur le Château des Ombres, le premier playset de la gamme à être commercialisé. Ça nous ramène 30 ans en arrière .... Séquence nostalgie!
Le Château des Ombres : Alors que sa version Classic est sur le point d’être bâtie, je tenais à consacrer cette évaluation à la version vintage de ce formidable playset, enjeu ultime des conflits entre les forces du bien et les puissances maléfiques d’Eternia. Je me rappelle du sentiment d’émerveillement quand j’ai défait le papier cadeau qui enveloppait la boîte du Château des Ombres qui m’a été offert à noël 1985 par ma grand-mère. Avec un regard adulte, la boîte du jouet semble déjà grande, mais avec mes yeux d’enfant, je vous garantis qu’à l’époque elle m’apparaissait véritablement colossale. Toutes les publicités reçues dans les boîtes aux lettres mettaient alors le Château des Ombres à l’honneur comme pièce maîtresse de la gamme.
Jusqu’au 25 décembre 1985, je n’avais donc pu apercevoir le Graal qu’en représentation 2 D. Les plus saisissantes étaient celles où le château apparaissait auréolé d’un ciel nocturne, à l’instar du fond mauve et bleuté qui entoure la bâtisse dans le générique du dessin-animé.
C’est donc au travers d’un support tel que le livre-disque à colorier qui porte son nom que le jouet prenait sa pleine dimension mystique et mystérieuse, voire macabre.
Dans le générique du dessin-animé de Filmation, tous les téléspectateurs auront observé qu’une fois le pont-levis abaissé, le tunnel qui s’ouvre semble insondable à cause de sa noirceur absolue. Comment ce tunnel peut-il insuffler le sentiment d’une telle profondeur alors qu’il appartient à une bâtisse, et non à une montagne ? Le Château démontre ainsi que la notion d’espace lui semble étrangère. Pénétrer à l’intérieur représente le risque de franchir les portes d’une autre dimension. Le Château des Ombres serait-il l’antichambre des enfers ? Le jouet ne pourra retranscrire à l’identique ce sentiment vertigineux de perte des réalités, mais intérieurement il saura jouer avec l’imagination de ses acquéreurs. J’y reviendrai plus loin.
Mais le Château des Ombres en reprenant en façade la symbolique du crâne propre aux natures mortes, transfigure également la notion du temps annihilateur et la vanité de tout attachement humain aux choses périssables.
Alors, la porte du Château des Ombres, dénie des notions d’espace et de temps, n’est-elle que l’entrée sépulcrale vers le monde des morts? C’est l’hypothèse première que l’on soulève en admirant la superbe, et non moins impressionnante, illustration de la boîte du jouet car le Château semble habité par Skeletor, lui-même allégorie cauchemardesque de la Mort, effrayante, glaciale, inéluctable.
Dans la topographie des gammes de jouets, le playset est devenue une figure imposée. Mattel, en architecte avide de recherches esthétiques formelles et lugubres, fait exploser son talent en commercialisant le Château des Ombres à l’aube des années 80. Le jouet ne pourra reproduire les couloirs labyrinthiques et obscurs du Château tels qu’ils sont transcrits dans les premiers mini-comics accompagnant les figurines. Pour autant, davantage qu’un simple lieu à contrôler, le Château démontre à plusieurs égards qu’il fait office de personnage à part entière. Un mot clé à retenir : l’ambiance. Macabre, hypnotique, intemporelle, irréelle, elle vous saisit à la gorge, et ce dès le premier regard posé sur l’illustration. A l’âge de six ans, je me posais bien des questions sur cette formidable création.
Admirons d’abord son aspect extérieur. Si le château reprend des éléments clé de l’architecture médiévale (échauguette dont la fenêtre est mystérieusement aveugle, tour d’angle dont l’une est équipée d’une arme laser à double canon, …), tout juste, pourra t’on regretter que le moulage n’ait pas intégré des merlons et des créneaux au sommet des tours, et développer de façon plus réaliste les mâchicoulis. Mais le Château des Ombres se démarque également aisément de la tradition médiévale en n’adoptant aucune courtine, ni chemin de ronde et bien sûr aucune cour intérieure. Ce qui confère au playset un sentiment d’herméticité carcérale. Les malheureux qui s’y aventurent risquent fort d’être frappé de claustrophobie.
Mais les deux aspects visuels extérieurs les plus frappants du jouet sont bien sûr l’extraordinaire façade crânienne, et l’habile aspect vieilli de l’ensemble de la structure.
L’entrée tout d’abord : Tête de mort gigantesque à la gueule béante qui happe l’assaillant. Je souligne la fantastique réalisation du pont-levis curieusement frappée de fleurs de lys, armoirie tellement ancienne. Mais après tout, une légende ne dit-elle pas qu’un guerrier réunirait les deux moitiés du glaive magique et deviendrait Roi du Château, et s’approprierait les secrets de l’univers?
Le recto traduit aisément l’aspect massif d’une lourde porte médiévale ouvragée ; la tête de mort et les épées entrecroisées à sa surface étant fortement rédhibitoires à tout accès sans invitation.
Mais le verso n’est pas en reste : la denture et le relief du plancher buccal étant confectionnés pour nous conforter dans l’idée macabre que l’on se jette dans la gueule fossilisée d’un monstre millénaire, tel un train fantôme sans billet retour. L’ensemble est surplombé de crocs puissants et d’os crâniens carbonisés.
Le mélange de couleurs appliquées sur le château est stupéfiant. La qualité séculaire de l’ensemble est remarquablement rendue grâce à cet assemblage de pierres irrégulières qui semble parfois échapper à toute règle architecturale. Le socle rocheux est tel qu’on a l’impression que le château s’est érigé par sorcellerie. Et la couleur verte qui parsème l’ensemble évoque habilement le lichen qui aurait recouvert les murs au fil des siècles.
Je le disais plus haut, le Château ne représente donc pas uniquement le but ultime de la quête d’un pouvoir suprême. Intérieurement, il peut sans mal être assimilé à une prison oppressante. A cet effet, Mattel joue remarquablement sur la verticalité du playset. On le gravit ce château ! L’escalade est hasardeuse, voire périlleuse ; l’ascenseur semble peu sûr lorsqu’on observe la gargouille qui commande l’appareil. Les tours supérieures représentent alors la clé de la liberté confirmée par l’échelle qui nous attend. L’une des faces du drapeau qui flotte au dessus du Château est peut-être le seul symbole d’espoir qui émane de lui.
Mais, tel un jeu de l’oie infernal en trois dimensions, si on a le malheur de trébucher et de glisser sur le tapis cyclopéen et hypnotique qui précède le trône, on tombe dans des douves abyssales, habitées par des monstres répugnant dont les quelques détails qui sont dessinés sur le sticker à l’entrée donnent froid dans le dos. Tous ces tentacules, ces griffes, ces crocs, cette bave visqueuse et verdâtre, et ce bras décharné qui ressort, tel le déchet d’un immonde repas, toutes les représentations concourent à l’horreur. Mais aussi pour les plus curieux d’entre nous, à chercher à comprendre comment une telle faune peut exister, voire subsister. Est-elle l’œuvre d’expériences mutantes abjectes ou bien véritablement la représentation de quelques spécimens d’espèces authentiques peuplant la planète Eternia, … ou d’autres univers ? Quoiqu’il en soit, intérieurement, le Château des Ombres, bien plus que la symbolique de l’élévation, de l’ascension, est une lugubre allégorie de la descente aux enfers.
Le château puise également bien plus profondément que dans les influences gothiques traditionnelles propres aux maisons hantées, en habitant non pas des fantômes, mais une technologie avancée. Comme je le disais précédemment, l’au-delà auquel on est confronté fait fi de toute notion temporelle. Si les murs de la bâtisse se sont effrités au fil des temps immémoriaux, les équipements technologiques semble rapatriés d’un voyage dans un futur incalculable. Sur les portiques de rangement, se côtoient armes d’hast et autres haches antédiluviennes à côté de blasters laser, fruits de progrès scientifiques en devenir. L’écran informatique en forme de polygone affiche donc une vision spatiale lointaine, une dimension inexplorée, preuve que le château a la possibilité non seulement de plier l’espace-temps et de voyager à l’intérieur, mais également de le traverser et d’ouvrir des portes sur des mondes innombrables, voire innommables. La peur de l'inconnu n'est-elle pas la peur la plus viscérale qui soit. Comment savoir si la combinaison spatiale futuriste qui est raccordée à une machine qui fonctionne à l’aide d’une énergie indéfinissable n’est pas habitée par une entité malveillante. Rien ne filtre au travers du hublot de son casque de spationaute. Quant au griffon qui habite également la salle du trône, n'est-il qu'une tenture décorative ou l'ultime gardien des secrets de l’Univers abrité par le Château ? L’un et l’autre ne sont pas incompatibles. Dans l’épisode « Le Chat et l’Araignée », Musclor affronte une statue animale belliqueuse qui s’anime pour devenir un farouche gardien du redoutable Grimalkin.
Je m’arrête là, mais voici un exemple de toutes les fantastiques questions que soulève ce playset iconique lorsqu’il est acquis par un enfant de 7 ans à peine, alors ébahi par le jouet extraordinaire qu’il a entre les mains, château qui, intérieurement surtout, possède de formidables propriétés ludiques et oniriques. 10/10.
Pour qu’il ne se sente pas en reste, il m’apparaît également légitime de dresser l’évaluation du Château Maléfique, second playset de la gamme à être commercialisé. Contrairement au Château des Ombres, je ne l’ai pas obtenu étant enfant. Il fallait faire le choix entre le Château des Ombres et lui. Néanmoins, j’avais eu l’opportunité de jouer avec, car mon meilleur copain d’enfance l’avait reçu le même jour que moi le Château des Ombres, à savoir Noël 1985. Je garde donc un souvenir fort de ce playset.
Le Château Maléfique : De toutes les fantastiques illustrations qui ornaient les packagings des playsets, créatures et véhicules de la gamme, celle du Château Maléfique est probablement celle qui m’a le plus impressionné. Enfant, je me sentais dans la même posture que Musclor partant combattre Skeletor sur cette magnifique peinture, c'est-à-dire placé en bas, en position d’infériorité par rapport à son Némésis. En effet, sur l’illustration, Skeletor se tient fièrement au faîte de son Château. Alors, lorsqu’enfant haut comme trois pommes, vous levez les yeux pour admirer la boîte du jouet placée en hauteur dans les rayonnages, vous vous situez encore plus bas que Musclor ne l’est par rapport à Skeletor. La domination maléfique est donc totale. Me voilà donc pris d’un soudain sentiment de vertige en levant les yeux, étonnant.
Le triomphe du Mal est sans appel : Le Maître d’Armes est enchaîné, et la représentation de Musclor est moins dynamique que sur l’illustration du Château des Ombres.
Mais en écrivant que l’illustration du Château Maléfique est la plus mémorable qui soit, je ne fais pas seulement allusion aux personnages représentés. Je cible le Château en lui-même : La sensation mêlée d’effroi et de fascination qui vous pénètre en admirant pour la première fois la forteresse est extraordinaire, et inoubliable, d’autant que la taille de l’illustration est proportionnelle à la boîte du Château.
Les lignes qui suivent ont vocation à expliciter les raisons de cette sensation, confirmée en jouant avec le playset. Pourquoi ce jouet transmet aussi efficacement la sensation d’épouvante. Tenter d’expliciter qu’un tel jouet participe à des influences historiques, théologiques, et aussi surprenant que cela puisse paraître, architecturales, est un challenge. Pourtant …
Je ne nierai pas que les comparaisons avec des œuvres réelles faîtes dans ce topic ont nécessité quelques recherches. Mais les exemples cités permettent de bien comprendre la clé de la réussite horrifiante que représente le jouet de Mattel.
Je commencerai par les monstrueuses entités lithiques qui parsèment le playset, et qui ont bien vocation à capter le regard des innocents qui oseront s’approcher de trop près.
Étymologiquement, le mot « monstre » est celui que l’on montre, du latin « monstro ».
La tête massive de démon au bec pustuleux toise de ses yeux malfaisants les assaillants du château. De part son aspect démesurée, elle a bien sûr parfaitement vocation à marquer durablement l’attention. Ce qui a surtout retenu mon attention, c’est l’expression affichée par son visage hideux, celle d’un sourire sadique, cruel, se délectant à l’avance des malheurs qui attendent les Héros du bien qui s’aventurent trop près. En France, ce sont dans les édifices caractérisant l’art roman d’une part et l’art gothique d’autre part que le plus de monstruosités taillées dans la pierre sont visibles. Parmi eux, les diables et les démons sont omniprésents. Ils symbolisent le mal et la souffrance. Les artistes ont donné libre court à leur imagination pour les représenter le plus expressivement possible, et en général la plupart des diables représentés sont enjoués, satisfaits de leur triomphe. Le parallèle peut être établi avec un diable velu affichant une expression malveillante qui orne la partie intermédiaire du trumeau du Portail du jugement dernier de Notre Dame de Paris, celle représentant la pesée des âmes:
Le rôle de ce diable face à l’observateur est là pour avertir : le pécheur, ou tout simplement celui qui est tenté par la faute, et qui croise son regard, est prévenu : Le diable n’aura guère de grâce à ses yeux. C’est la raison de l’expression de satisfaction qui illumine son visage. Alors, le faciès gigantesque qui orne le Château maléfique est-il l’allégorie de la bonne conduite à tenir, entendue au sens chrétien. Je ne pense pas que Mattel ait recouru à un tel esprit théologique, mais voilà quel aurait été son sens si on l’avait retrouvé sur l’une de nos cathédrales hexagonales une telle sculpture cauchemardesque.
Pourtant, ce n’est pas le seul parallèle que l’on puisse faire à l’examen de l’immense tête démoniaque sculptée en façade de l’édifice appartenant au Seigneur des Ténèbres. Le rapprochement avec la « Gueule de l’enfer », et l’image dévorante de l’homme que l’on s’en fait est instantané. En effet, la tête de démon est munie d’un bec puissant qui est mobile, du moins sa partie inférieure ; de plus, la hauteur de cette tête est telle qu’elle semble parfaitement approprier pour engloutir les figurines elles-mêmes. A Conques, sur le tympan de l’abbatiale Sainte Foy, une scène sculptée du jugement dernier évoque Léviathan dévorant les pécheurs à l’entrée des enfers:
Mais sur les parois sinistres du Château maléfique, ce n’est pas une fresque qui est représentée, la tête démoniaque a vocation a ingéré directement les malheureux qui s’approchent trop près. Elle n’est donc pas une imagerie pseudo religieuse, mais bien un mal réel dans un univers d’héroïc fantasy.
Mais la comparaison la plus marquante est indéniablement celui de la Gueule de l’enfer, cette fantastique et imposante création située dans le bois sacré des jardins de Bomarzo créés entre 1550 et 1580.
La crainte d’être mangée appartient à des normes culturelles qui dépassent le passage vers l’enfer. Pour l’enfant, l’ogre est un risque s’il s’aventure hors des normes sociales à respecter, ou s’il s’éloigne du droit chemin, celui de la bonne conduite. En reprenant la symbolique de la mâchoire dévorante, le Château Maléfique puise dans la peur séculaire enfantine : ne pas être sage, c’est risquer d’attiser l’appétit de l’ogre. Historiquement, sur les façades des églises françaises, la même symbolique s’appliquait donc à la religion catholique : Ne pas être chrétien, c’est courir le risque de se faire engloutir par la Gueule de l’enfer. Voilà quelque part, un exemple précis, remis dans un contexte historique, de la raison de l’effrayante réussite que représente le Château Maléfique. Ce jouet reprend ainsi la symbolique de mise en garde. En l’occurrence, ce sont les peurs viscérales enfantines que cristallise un tel playset. Le réalisateur italien Lamberto Bava l’avait bien saisi en choisissant de démarrer une séquence du film d’horreur « Démons 2 » par un gros plan sur cette façade monstrueuse du Château Maléfique.
Mais les représentations démoniaques ne sont pas les seules clés du sentiment d’angoisse transmis par le Château Maléfique, il faut aussi s’attarder sur la matière même imitée par le playset et son architecture. L’une et l’autre ne répondent à aucune équivalence réelle. Toutes deux semblent surgir d’outre temps, d’outre espace. La pierre même qui est imitée par les coloris choisis par Mattel, à savoir gris et pourpre, ne semble appartenir à aucune réalité tellurique connue, sensation confirmée à cause des reliefs nombreux composés de griffes enchevêtrées. Seules les pierres de lave rouge pourraient s’en approcher. De là à ce que le Château Maléfique soit exilé d’un monde démoniaque indescriptible, il n’y a qu’un pas. Sensation confirmée par l’absence totale de règle architecturale applicable. Pour mieux le comprendre, il vaut s’attarder sur le nom en version originale du Château Maléfique, à savoir la Montagne du Serpent. Le Château Maléfique, à la différence du Château des Ombres, semblent en effet être fait d’un seul bloc dans lequel des anfractuosités, des ouvertures sont disséminées ça et là. Encore une explication, celle de l’inconnu, à la sensation de peur remarquablement rendue par le playset.
Pourtant, il faut reconnaître à Mattel le choix d’avoir quand même puisé à une source humaine, relativement célèbre. Je pense à la Mystérieuse Maison Winchester, bien connue pour son caractère hanté, mais aussi pour le parti pris abracadabrant de son architecture. Je fais référence à ses escaliers qui ne mènent nulle part, ou en l’occurrence, à ses portes qui donnent sur le vide:
L’on ne peut nier que le portail situé au sommet du Château Maléfique est intriguant. L’édifice rocheux qu’il surplombe n’est pas même pas équipé d’un escalier pour y accéder. De part et d’autre, c’est le gouffre : quelle est son utilité ? La symbolique de la porte qui donne sur le vide n’a rien de rassurant, au contraire, elle ne fait qu’assoir la dimension inconnue à laquelle appartient le Château. Si on a le malheur de chuter, on se retrouve dans la même situation fatale que lorsque l’on chute de la trappe qui précède le trône du Château des Ombres : L’on barbote alors dans une mare acide peuplée de créatures reptiliennes affamées.
Côté extérieur, le portail est orné d’une tête de loup-garou et son tympan est frappé d’une tête de chauve-souris, dont le message est là encore de mette en garde l’assaillant, de rappeler par là que le Château est la propriété de Skeletor, le Seigneur des Ténèbres, celles de la face obscure d’Eternia.
Quelle formidable création que le jouet du Château Maléfique, il nous transporte très loin, en un temps et un lieu où la monstruosité n’a rien d’antisociale, un monde de sorciers et de barbares, à la faune et à la flore extraordinaires. Le jouet nous fait rêver, cauchemarder, frissonner, et ce dès son illustration. Je pourrais écrire encore bien des lignes en évoquant par exemple, le serpent gigantesque gardien ultime du Château de Skeletor, ou encore l’entrée secrète en soubassement qui, couplé au pont suspendu peu rassurant d’où dégoulinent des lambeaux de toiles d’araignées, permet d’imaginer que le château est entouré de douves abyssales … Mais parfois, il vaut mieux ne pas trop en dire… et regarder soigneusement, admirer, toucher ce jouet fantastique avec nos seuls yeux et notre entière sensibilité. 10/10.