Skeleton Warriors ... La revanche de Golden God Skeletor

KissFan a écrit:

Investiguer n'est jamais gage de résultats. L'on peut d'ailleurs passer par des étapes longues, décourageantes, avant que la réussite ne vienne sourire. Je me rappelle à ce titre l'expérience journalistique relatée par Pascal Pinteau lorsqu'il s'est lancé dans le projet de livre Big Jim.
Alors, j'imagine sans mal ta joie Nicko!

Tu n'as pas idée Pascal ! Les informations arrivent de manière continue. Je les partagerai au fur et à mesure dans ce topic.

Lorsque Darren Henke a officié sur la licence Skeleton Warriors, ce fut précisément ses premiers pas dans le toy design au sein des Studios Varner. Tout jeune artiste à l'aube de la vingtaine, il m'a précisé dans nos échanges que l'aventure créative a été - je cite littéralement - "fun".

Darren Henke a officié sur des personnages, des chevaux ainsi que des accessoires Skeleton Warriors. Parfois sur des modèles transitionnels, mais aussi selon des idées qui seront retenues en dernière instance. Ainsi on lui doit le design définitif du Cheval de Guerre mais également du Skeleton Legion Skullcycle.

Ma théorie évoquant l'artiste Luc Mayrand comme le père créateur de la moto de la Légion Skeleton était erronée. Cependant, on peut tout de même imaginer que cet artiste ait partiellement contribué au design du véhicule. Je persiste dans cette voie. J'en saurai davantage d'ici peu :)

Nicko a écrit:

... J'en saurai davantage d'ici peu :)

barbarian a écrit:

... J'avoue que le livre "Le roi Squelette" est très tentant,...

Nicko a écrit:

Par ailleurs, je te rejoins de manière formelle concernant ces Skeleton Warriors Origins. La transposition de l'ossature, le volume du cou, en font des êtres qui s'éloignent des canons squelettiques habituels. Je les trouve particulièrement décevants.

Je comprend ces critiques, sans les approuver !
Comme m'a dit il y a peu un ami, heureusement que nous ne sommes pas toujours tous d'accord.


Mattel a fait un choix avec la gamme Origins, les membres seront interchangeables entre figurines.
Il y a donc du bon comme du "moins bon".
Pour que les membres soient compatibles, le fabricant est obligé d'accentuer certaines parties du corps des figurines.

Personnellement, je n'aime pas la version He-Man Battle Armor, les épaules sont trop prononcées.

Merci Pascal pour le partage du texte. La culture Inca se retrouve davantage dans la représentation du Cheval de Guerre par Neal Adams comme je l'avais précisé.

Ci-dessous un premier concept art du Cheval de Guerre par Darren Henke dans son intégralité. J'en ai également un second. Il sera posté dans ce topic d'ici peu.

Second concept art - pour le moins exceptionnel - en lien avec le développement du Cheval de Guerre pour la licence Skeleton Warriors.
Ce croquis - qui doit très certainement appartenir à l'année 1993 -est une nouvelle fois le fait du designer Darren Henke. On retrouve une représentation du Cheval de Guerre assez proche de la déclinaison plastique qui sera commercialisée avec cependant des variations notables.
Par opposition au concept art du Cheval de Guerre que j'ai évoqué dans un précédent post, on peut observer cette fois une version "accessoirisée" de la monture du Baron Dark. C'est-à-dire que l'on peut observer tous les éléments additionnels qui habillent la créature.
Parmi ceux-ci, on relève les fameuses protections aux pattes - avant comme arrière - le crâne au niveau du poitrail (et ses canons oculaires non-retenus pour le modèle commercialisé), le projectile éjectable, la selle etc... De manière globale, ce Cheval de Guerre par Darren Henke est davantage détaillé que le portage définitif en jouet.
D'un point de vue culturel, on observe de nouveau des références à la civilisation Inca, notamment selon les motifs géométriques autour de la selle. L'étrier qui reprend un bras squelettique humain constitue un détail morbide véritablement remarquable.
Toujours selon le prisme de la symétrie culturelle, lorsqu'on examine le concept art, il est impossible de ne pas faire référence à la licence des Maîtres de l'Univers.
La gamme de jouets originelle compte deux montures, Stridor (1984 datation U.S) et Night Stalker (1985 datation U.S). Ces versions futuristes d'équidés sont à mettre en symétrie avec le Cheval de Guerre, notamment à travers sa patte-avant gauche fléchie.
Concernant Stridor et Night Stalker, ce sont les pattes-avant droite qui sont repliées. De manière plus chirurgicale et selon le prisme nominatif, Stridor est défini sur son conditionnement américain à travers les termes suivants : "Heroic Armored War Horse".
Une formulation qui rappelle la désignation originale du Cheval de Guerre aux États-Unis : Skeleton Legion Warhorse. On fait toujours quelque chose à partir d'autre(s) chose(s). En ce sens, la licence des Maîtres de l'Univers est clairement matricielle.
Parallèlement, on notera l'absence de la "Hache de Guerre" sur le flan droit de la créature. Effectivement, le concept art ne fait pas encore état de cet accessoire qui apparaitra bien sur la déclinaison plastique définitive du Cheval de Guerre.
En dernière instance, il faut souligner que les oreilles de ce Cheval de Guerre par Darren Henke évoquent plutôt des cornes, à l'instar du concept art évoqué dans un précédent post. Une esthétique qui ne sera pas retenue pour le portage en jouet.

Afin d'enrichir la culture cinématographie du fiston, on a regardé hier le film culte Evil Dead 2 (1987) de Sam Raimi.
Il ne me semble pas, Pascal, que tu aies parlé de ce film dans ton dossier Skeleton Warriors.
Il y a pourtant des similitudes comme :

Le personnage principal Ash qui est un homme grand brun, mâchoire carrée, de grande taille, habillé de bleu.
Etc ...


Je ne pourrais pas dire grande chose de plus, n'ayant jamais vu d'épisode des Skeleton Warriors.

KissFan a écrit:

Benjamin, enregistré sur notre forum sous le pseudo Questar50, prépare un livre sur les licences de jouets qui lui sont chères. Les Skeleton Warriors seront de la partie.

Yes, c'est bien tout cela, il faut mettre en avant ce beau projet !
On attendra la suite dans les rubriques dédiées du forum.

Nicko a fait l'acquisition de quelques celluloïds Skeleton Warriors! Il nous en fait profiter à l'occasion d'un nouvel article mis en ligne sur FulguroPop. Un plaisir à lire! Je lui ai apporté une réponse directement dans la section commentaires du webzine!

Article Documents d’archives : Skeleton Warriors – (Playmates Toys 1994):

Je poste un lien YouTube en allemand pour les plus curieux, faute d'avoir trouvé une version française ou même anglaise:

Etonnant ... L'eBayeur pop-king a mis en vente des pages originales de storyboard Skeleton Warriors encrées à la main. Deux d'entre elles sont signées de la main de Frank Squillace. Or, autant on peut corréler le nom de cet animateur et producteur à la société Graz Entertainment qui co-produit le dessin animé Skeleton Warriors avec Landmark Entertainment Group, autant le nom de Frank Squillace n'apparaît pas au générique de ce dessin animé.
Ce qui n'empêche pas le bonhomme d'avoir un CV assez étoffé:

Frank Squillace est un animateur et producteur de la série télévisée Cléopâtre dans l’espace. Il est également connu pour avoir réalisé 54 épisodes de Transformers: Rescue Bots, 26 épisodes de Kaijudo: Rise of the Duel Masters, 35 épisodes de The Life and Times of Juniper Lee, 69 épisodes des Aventures de Jackie Chan et 22 épisodes de X-Men: La série animée. Il a également été storyboarder pour des épisodes de DreamWorks Dragons et The Avengers: Earth’s Mightiest Heroes. De plus, il a réalisé des épisodes de Max Steel, Godzilla, La série et Mighty Ducks tout en donnant des notes de révision au réalisateur pour des épisodes de Wolverine et les X-Men. Il a été directeur de séquence pour une vidéo intitulée Turok: Son of Stone et concepteur de modèles pour un épisode de BattleTech. Il a également travaillé comme storyboarder pour la plupart de ces séries et quelques autres. Cela justifie les 28 années d’expérience renseignées sur son profil LinkedIn. Ce même profil note qu’il a été réalisateur / producteur d’animation, et qu'il a fait du storybord pour un « nouveau dessin animé de comédie rempli d’action et d’aventure » pendant une période de neuf mois, une référence sans nul doute à Cléopâtre dans l’espace.
Source: https://cleopatra-in-space.fandom.com/wiki/Frank_Squillace
Son nom apparaît également sur le site Planète Jeunesse: http://www.planete-jeunesse.com/staff-5183-frank-squillace.html

Néanmoins, si Frank Squillace n'a que de très loin participé au dessin animé Skeleton Warriors, j'émets une réserve sur la légitimité à signer de tels morceaux de storyboard ... sauf à considérer que cette attitude ne soit finalement très "américaine".

Je partage le contenu d'une review consacrée à la figurine Aracula. Elle a été rédigée par l'internaute Bruiser en 2013. Elle est assez révélatrice de la popularité d'Aracula parmi les amateurs de la gamme de jouets Playmates.




J'ai traduit cette review pour notre forum, je vous en fais profiter.

Je partage aujourd'hui le second article consacrée aux Skeleton Warriors publié sur le site leftoverculturereview.com.
Il est toujours signé de la main de l'internaute Bruiser. Je l'ai également traduit pour le forum.


Cet article est également accompagné d'une vidéo YouTube dont je poste le lien.
Selon Bruiser, la gamme Skeleton Warriors n'a pas été intégralement proposée sur le sol australien!
Les héros qui forment la Légion de Lumière brillent par leur absence ... Les raisons de cette distribution confuse? Je les ignore, mais sachant qu'aux Etats-Unis, Ursak, Grimskull et le Prince Lightstar ont été commercialisés plus tardivement que la Légion Skeleton, il faut probablement y voir un prolongement des causes qui ont participé à l'échec de la gamme.

Ci-dessous, la critique traduite de l'édition DVD des Skeleton Warriors sortie en 2011.
Cette critique globalement positive a été rédigée par l'internaute David Harley.
http://bloody-disgusting.com/news/27833/dvd-review-skeleton-warriors/‌







J'en profite pour publier à la suite l'affiche de l'attraction The Adventures of Conan - A Sword and Sorcery Spectacular évoquée dans la critique de David Harley, ainsi qu'un lien vidéo.

Comme un écho à la review traduite dans le post du 20 septembre 2023, Nicko sur FulguroPop livre son avis sur la figurine d'Aracula ... Et il est assez dithyrambique

https://www.fulguropop.com/2023/10/07/toyfocus-aracula-skeleton-warriors-playmates-toys-1994/#comment-21094

Toyfocus Aracula:

A l’approche d’Halloween, j’ai traduit la review de l’internaute Barbecue17 consacrée à la figurine de Shriek. Cette review a été publiée à l’origine le 16 octobre  2020 :

http://www.actionfigurebarbecue.com/2020/10/the-dawn-of-31-days-of-toy-terror_16.html

Les photos prises à cette occasion par Barbecue17 sont d’excellente qualité. Je les reproduits sur le forum mais tout le crédit lui en revient bien entendu. Il a vraiment su capter l’effroi que procure la figurine de Shriek ! Barbecue17 souligne notamment l’inclinaison excessive du bassin de Shriek, estimant que ça dénote avec le réalisme dégagé par l'aspect brossé des ossements contribuant à la tonalité adulte de la gamme. Personnellement, ça ne me gêne pas, au sens où ce côté désarticulé est justifiable chez les Skeleton Warriors : épisode après épisode, ils sont pulvérisés et ils se reconstituent. On peut admettre que de temps à autre, un os ne s’emboîte pas exactement comme il le devrait  
Barbecue17 exprime également que la gamme aurait pu obtenir un succès bien plus élevé si elle était sortie plus tard. L’inverse a souvent été souligné par Nicko, au sens où la gamme aurait pu davantage fonctionner si elle était sortie au cœur des années 80 : Le manichéisme qui se traduit notamment par l’opposition de la Lumière et de l’Obscurité, et l’ADN sword and sorcery auraient davantage trouver écho pendant l'âge d'or des Maîtres de l'Univers. Effectivement, l'inverse peut se discuter. Les jouets Skeleton Warriors étaient effectivement novateurs par les détails poussés sur les ossements. Par la suite, les concepteurs de figurines ont continué dans cette voie et puis le marché des figurines de collection destinées aux adultes s’est démocratisé. Mais de là à penser que les Skeleton Warriors auraient rencontré le succès s’ils étaient sortis en pleine époque d’adaptation cinématographique du Seigneur des Anneaux par exemple, et ce quand bien même ils auraient bénéficié d’une campagne marketing aussi poussée que celle de 1994, je ne parierais pas une somme trop élevée …










L'épisode du jour au sein de la rubrique The Dawn of 31 Days of Toy Terror procure un véritable frisson ! Nous nous intéressons à Shriek, la tentatrice maléfique de la Légion Skeleton issue de la gamme Skeleton Warriors. Sortie en 1994 par Playmates, la petite gamme de figurines Skeleton Warriors est basée sur le dessin animé éponyme créé par Gary Goddard (célèbre pour le film live des Maîtres de l'Univers). Elle n'a pas duré longtemps (les raisons en sont explicitées dans l’article On the failure of Skeleton Warriors, NDLR: article déjà traduit sur le forum Eternia Antique) et une tentative de revival par October Toys en 2014 n'a pas rencontré le succès escompté.
Pourtant, c'eût été mérité pour les Skeleton Warriors, mais ils n’ont jamais obtenu la place qui leur revient. Aujourd’hui, peut-être qu’un producteur comme Super7 ou NECA pourrait offrir à cette licence le gain de popularité et la gamme à succès qu’elle mérite pleinement ?

Quoi qu'il en soit, revenons à Shriek et aux Skeleton Warriors. Shriek est l'une des rares figurines de cette gamme que j'ai eue quand j'étais enfant (j'avais aussi Aracula, Grimskull et la Moto de Combat du Baron Dark). Et je me souviens avoir été très impressionné par elle.
La sculpture de cette gamme était vraiment en avance sur son temps. Si la gamme d’action figures Spawn de Todd McFarlane est considérée comme révolutionnaire puisqu’elle aborde des thématiques sombres et qu’elle s’oriente vers les collectionneurs adultes, Playmates s’inscrit définitivement dans cette tendance novatrice grâce aux Skeleton Warriors.
Observons donc de près la délicieusement horrible Shriek...



Les faits :
Taille : 5,5 pouces

Articulations : Hanches, épaules et tête pivotantes.

Accessoires inclus : faux, compagnon dragon avec ailes amovibles, dague, socle, bouclier et poster/minicomics.

Année de sortie : 1994

L'emballage :




Comme les jouets Skeleton Warriors n'ont pas tendance à devenir rares ou chers, j'ai donc pris une photo de l'emballage avant de l'ouvrir. Le blister rappelle beaucoup d'autres gammes Playmates avec des graphismes colorés, des photos détaillées des accessoires (les montrant entièrement peints plutôt que simplement moulés dans des couleurs unies), et des descriptions truffées de jeux de mot autour des personnages. Les Skeleton Warriors ont vraiment l'air avant-gardistes comparées aux références ordinairement croisées dans les rayons jouets au début des années 90, n'est-ce pas ?

Les points positifs :




Shriek est hideuse et fantastiquement sculptée. D’ailleurs, je ne suis pas sûr qu'une meilleure figurine de squelette ait existé avant cette gamme. Regardez les détails de ses os ! La qualité de sculpture de Shriek l’a fait ressembler à un squelette authentique recouvert d’une peinture fantastique qui fait ressortir tous les détails des ossements. Sa tenue vestimentaire n'est plus que le vestige de son lustre d’autant : Elle se réduit à un pagne qui tombe en lambeaux, des bretelles et un soutien-gorge renforcé (!). Dans cet univers, les personnages maléfiques ont été changés en squelettes vivants, donc par le passé, Shriek était censée être une femme d’une incroyable beauté, ornée d'objets fantaisistes tels que les bracelets qui entourent ses poignets osseux. Pour sûr, il s'agit d'un travail topissime de la part de Playmates.




La sculpture de la tête est incroyable. Non seulement Shriek a l'air effroyable, mais elle a des yeux dorés en métal sous vide et un diadème qui contient un fragment de l’Étoile de Cristal.




Shriek a aussi des cheveux enracinés ! Quelle particularité effrayante, n'est-ce pas ? Ce n’est pas la première figurine que j’ai eue avec des cheveux tels quels quand j'étais enfant (les premières étaient probablement Jessica et Futura de la gamme Ghostbusters Filmation), mais c'était une telle bizarrerie au sein d’une gamme de jouets pour garçons au point de sembler unique.




Shriek est accompagné de Crossbone, le dragon squelette ! Ce petit dragon a l’air plutôt cool et apparaît comme l'animal de compagnie de Shriek. Il porte même un collier ! Une fois de plus, la sculpture est excellente. Il n'y a pas beaucoup de peinture, mais le plastique de couleur blanc cassé dans lequel Crossbone est moulé est fantastique en soi.
Ce petit dragon a même des ailes articulées ! Elles peuvent pivoter vers l'avant et vers l'arrière, ce qui donne à Crossbone un côté ludique plus élevé encore. C'est une super petite figurine, c'est certain.




L'arme principale de Shriek est sa faux sanglante. Le verso du blister représente l'arme entièrement peinte (une attitude itérative chez Playmates pour une raison quelconque) mais elle est ici simplement moulée dans du plastique brun. Elle est pourtant assez cool. Le bas de la faux rappelle vaguement une main squelettique tandis que le manche est composé de divers os assemblés. La lame elle-même semble méchamment émoussée.




Pour lui donner des capacités défensives, Shriek est équipée d'un bouclier. Il n'est pas renseigné sur le blister, il s'agit donc peut-être d'une arme bonus. Son aspect rappelle le cuir et il est frappé du logo de la Légion Skeleton en façade. Un clip à l'arrière permet de le fixer sur l'avant-bras de Shriek ou de le tenir dans sa main gauche.




La dernière arme de Shriek est la dague squelettique, un couteau bleu à la lame terriblement tranchante.




Ce qui est vraiment existant, c’est que Shriek peut ranger la dague squelettique dans un fourreau fixé sur sa jambe. Quel kiff ! Pour l’époque, en 1994, c'était une fonctionnalité très avancée. On ne voyait rien de tel sur les autres figurines à la même échelle.




Shriek est également livrée avec un petit socle en plastique pour l'aider à se tenir debout. Simple et basique, c’est avant tout fonctionnel et même nécessaire car autrement Shriek ne peut pas tenir debout sans astuce.




Chaque figurine de la gamme Skeleton Warriors est livrée avec un très beau poster de Claudio Mazzoli représentant la Légion Skeleton et la Légion de la Lumière. Un minicomics est imprimé au verso.

Les points négatifs :




Playmates a souvent sculpté ses personnages dans une position de combat fléchie (souvenez-vous de la gamme des Tortues Ninja), et la plupart des squelettes n’y ont pas échappé. Shriek est tellement recroquevillée que le socle est indispensable pour son maintien debout. C'est une posture étrange qui la rend plus difficile à manipuler. Shriek est très impressionnante, mais j'aurais aimé qu'elle adopte une pose plus neutre.




De profil, l’on observe que son cou est courbé vers le bas, que sa colonne vertébrale est inclinée vers l'avant et que son bassin présente un angle anatomique vraiment bizarre. Que pensez de ça ? Il y a quand même quelque chose qui cloche chez elle, vous me l’accordez ? Que s’est-il passé avec sa taille ?




Les Skeleton Warriors offrent l’impression d’une gamme qui aurait vraisemblablement triomphé si elle était sortie quelques années plus tard. Les sculptures regorgent de détails, les accessoires sont abondants, et la gamme offre des designs incroyables. Shriek est une figurine épique parfaitement représentative de l’une des meilleures gammes de jouets horrifiques des années 1990. C’est dommage qu'il n'y ait pas eu davantage d’émulation autour des Skeleton Warriors et que la deuxième vague annoncée n'ait jamais été produite car des choses incroyables étaient attendues. Et vous ? Étiez-vous un fan des Skeleton Warriors ? Et si oui, quel était votre personnage préféré ?

L'antithèse présente dans le titre de cette production donne immédiatement le ton : la licence Skeleton Warriors résonne pour certains d'entre nous comme la somme de plusieurs ressentis, lesquels entrent littéralement en conflagration. Frustration, enthousiasme, regrets, fascination, voilà autant de termes qui peuvent résumer cette configuration émotionnelle parfois déroutante.

Je vais donc tenter aujourd'hui d'expliciter selon un point de vue subjectif pourquoi la licence Skeleton Warriors - malgré des qualités indéniables - n'a pas su s'imposer non seulement dans le cœur de la décennie 90 mais également durant les années "nostalgiques'' qui suivront.

Voilà un sujet qui nécessitera de la contextualisation, de la symétrie mais également plusieurs allers-retours - si j'ose dire - au sein de temporalités différentes. L'idée de cette production m'est venue suite à plusieurs interventions très intéressantes dans l'espace des commentaires de notre webzine, lesquelles m'ont conduit à souligner les qualités majeures de la licence Skeleton Warriors tout en essayant d'identifier les raisons d'une certaine ostracisation. Bonne lecture à toutes et tous.

 


 

Genèse et contextualisation de la licence

Avant d'aborder pleinement le sujet, je souhaiterais - très succinctement - redéfinir les contours de licence Skeleton Warriors, notamment sur le plan de la genèse et de la datation, afin de créer un point de départ, un contexte auquel se ramifieront différents raisonnements.

L'idée de créer un univers mettant en scène des êtres squelettiques est le fait majeur de Gary Goddard. Le réalisateur/producteur s'est inspiré d'une fascination pour les squelettes que son tout jeune filleul de 4 ans avait manifesté. Pour autant, cette résonnance à la figure mortuaire humaine provient aussi de l'enfance de Gary Goddard puisque celui-ci avait été marqué durant cette période par un visuel du film Jason et les Argonautes.

 


 

La zone conceptuelle de la licence Skeleton Warriors s'étendra majoritairement sur les années 1992 et 1993. Gary Goddard confia le soin à l'artiste Neal Adams de produire les premières ébauches d'un monde futuriste aux accents d'heroic fantasy.

Pour rappel, Gary Goddard a plusieurs fois affiché, notamment via quelques interviews, une véritable admiration pour le travail de Neal Adams concernant ses créations dans le domaine des comics books. La participation de l'artiste au projet Captain Power et les soldats du futur - précisément dès 1986 - allait entériner un partenariat avec Landmark Entertainment Group.

 


 

Mais le développement de la licence Skeleton Warriors impliquera bien d'autres génies artistiques comme Claudio Mazzoli, Iain McCaig, Luc Mayrand, David Arshawsky, Howard Chang, Greg Pro, Adam J. Bezark, Dave Simons, Drew Struzan, Darren Henke, Gil Kane, Sarra Mossoff, Jesus Redondo, Ty Granaroli, Frank Brunner etc. Liste clairement non-exhaustive.

A ce propos, j'évoque très régulièrement dans FulguroPop une filiation notable entre la licence Skeleton Warriors et celle des Maîtres de l'Univers. Il existe un nom au croisement des mondes du Prince Lightstar et de Musclor, précisément celui d'Alfredo Alcala.

Cet artiste remarquable a travaillé sur les quatre premiers mini-comics (1982) estampillés Maîtres de l'Univers, mais il a également produit des cross-sell arts, lesquels reposaient sur une partie des designs "early'' qu'il avait lui-même réalisé pour la licence MOTU. Ceux-ci impliquaient notamment Musclor, Skeletor, le Maître d'Armes, le Monstre, le Tigre de Combat, le Char d'Assaut ainsi que le Château des Ombres.

Ceci dit, Alfredo Alcala a également œuvré sur le DA des Skeleton Warriors, précisément en tant que "nettoyeur'' de storyboard. Cette fonction de révisionniste artistique consiste en un affinage/épuration des visuels.

 


 

Le support animé des Skeleton Warriors arrivera officiellement aux Etats-Unis en 1994. La même année, les jouets éponymes distribués par la firme Playmates Toys seront commercialisés. Le DA sera composé de 13 épisodes même s'il devait en compter bien davantage.

Nous découvrirons la licence Skeleton Warriors en France dès 1995. Les déclinaisons plastique, lesquelles seront diffusées dans l'Hexagone par la société Idéal, arriveront au même moment. Je m'arrête là concernant ces quelques lignes introductives - volontairement synthétiques - qui je le rappelle ont pour objectif d'établir une carte d'identité - aussi sommaire soit-elle - de la licence Skeleton Warriors.

 


 

Un A.D.N. anachronique

Entrons dans le vif du sujet avec une première thématique qui justifierait possiblement le fait que la licence Skeleton Warriors ne soit pas parvenue à réellement marquer la décennie 90. Comme évoqué précédemment, l'univers des guerriers squelettiques imaginé par Gary Goddard s'inscrit en grande partie dans une longue tradition, celle de l'heroic fantasy.

On retrouve en effet au sein de l'œuvre Skeleton Warriors plusieurs éléments constitutifs impliquant un savant mélange au croisement du chevaleresque, de la technologie ou encore de la quête initiatique. L'esthétique est également un point important puisque la nature dragonesque des créatures fantastiques, les environnements fortifiés et bien entendu la figure squelettique indissociable de la Légion Skeleton sont d'autres génomes que l'on peut retrouver dans le style heroic fantasy.

 


 

En ce sens, on identifiera au sein de la licence Skeleton Warriors un A.D.N, celui des Maîtres de l'Univers. Je l'ai écrit à maintes reprises mais le monde de Musclor est à percevoir comme une véritable œuvre matricielle qui va littéralement imprégner les années 80.

D'ailleurs la première portion de cette décennie sera marquée par l'heroic fantasy, notamment selon les portages filmiques du héros Cimmérien Conan, précisément à travers deux opus : Conan le Barbare (1982, John Milius) et Conan le Destructeur (1984, Richard Fleischer).

La thématique de l'héroic fantasy sera également représentée dans le domaine vidéoludique des eighties. On peut citer spontanément les univers de Gauntlet (1985, Atari Games), Golden Axe (1989, Sega) ou encore Rastan (1987, Taito).

Mais c'est sans compter un jeu de société comme HeroQuest (1989, MB) ou encore des supports animés tout aussi imprégnés par l'heroic fantasy. On peut citer spontanément Blackstar (1981, datation U.S), Le Sourire du Dragon (1986, datation FR) ou encore les Visionaries (1987).

 


 

Même si la décennie 80 a voué un culte significatif au futur, à la technologie, ce fut un environnement dans lequel le thème de l'heroic fantasy a pu exister pleinement. En ce sens, la licence Skeleton Warriors aurait très certainement trouvé une place de choix au cœur des années 80.

Mais voilà, la décennie 90 qui accueillera les guerriers squelettiques imaginés par Gary Goddard ne sera pas propice quant à l'implantation d'un univers à l'A.D.N. heroic fantasy. On peut clairement affirmer que la présence de l'œuvre Skeleton Warriors au sein des années 90 était anachronique.

Et même si durant cette temporalité on retrouvait encore des représentants "heroico-fantasiens''comme les séries Hercule (1995 - Hercules : The Legendary Journeys en VO) et Xena, la guerrière (1995 - datation US - Xena : Warrior Princess en VO) ou encore les cartes Magic : L'Assemblée (1993), le terreau des nineties sera bien infertile concernant le développement d'une thématique que l'on pourrait qualifier - sans exagération - de datée.

 


 

D'autre part, cette dimension anachronique propre à la licence Skeleton Warriors s'appliquera également au générique du support animé dédié qui a été composé par Gary Guttman. En effet, on va retrouver un style musical dans la plus pure tradition du heavy métal, lequel a connu ses heures de gloire auprès du grand public durant la décennie 80.

Je pense spontanément à l'emblématique groupe Iron Maiden dont la période la plus appréciée des fans est celle s'inscrivant entre 1980 - selon le premier album éponyme - et 1992 avec l'opus Fear of the Dark. La rupture aura lieu en 1995 à travers le très décrié The X Factor.

En ce sens, même le domaine de la musique est assujetti aux cycles, à l'évolution. La décennie 90 sera davantage une temporalité prolifique au développement de sonorités électroniques, mais elle signera également un point d'ancrage fort, celui de la culture rap.

 


 

Un contexte concurrentiel

Cette seconde thématique sera intimement liée à la précédente. En effet - et comme développé en amont - la décennie 90 n'a pas constitué un environnement favorable à l'implantation de la licence Skeleton Warriors, notamment selon un style heroic fantasy anachronique. Mais les nineties, d'un point de vue de l'animation et des jouets, correspondent également à une ère nourrie de succès notables, lesquels ont nécessairement créé un contexte concurrentiel redoutable.

J'insiste réellement sur le terme "redoutable'' car certaines licences destinées à un jeune public ont - de manière indélébile - marqué les années 90. Parmi celles-ci, et selon un ordre chronologique, je souhaiterais citer le DA originel des Tortues Ninja. Même si le support animé a pris ses racines en 1987, les Tortues mutantes impacteront notablement l'aube de la décennie 90.

D'un point de vue cinématographique bien entendu mais également selon un marché du jouet littéralement saturé par plusieurs vagues de déclinaisons plastique.

 


 

L'œuvre Batman, la série animée (1992) fait partie de ces géants inoubliables appartenant à la décennie 90. Mais bien au-delà le fait d'être une simple programmation destinée aux enfants, ce fut surtout un support animé à l'aura très mature qui sacralisera une esthétique sombre aux lignes épurées, laquelle sera baptisée par les initiés "dark rétro''.

Comme pour la licence Tortues Ninja, l'univers de ce Batman au design - lorsqu'on le contextualise - modernisé, se verra décliné par la firme Kenner en une quantité notable de jouets qui inonderont une bonne portion des années 90.

 


 

Autre licence marquante des nineties, celle des Gargoyles (1994, datation U.S) et ce à travers un dessin animé qui a mélangé savamment un New York contemporain avec le mythe des gargouilles. Toujours selon un même schéma, le DA supportera les ventes de jouets dédiés que je trouve - selon une sensibilité personnelle - superbes.

 


 

Je pourrais continuer ce début de listing durant de nombreuses pages. Power Rangers, Bucky O'Hare, Mighty Max, Street Sharks, Extreme Dinosaurs, Beasts Wars : Transformers, voilà autant de licences qui - selon des degrés variables - ont contribué à créer un contexte concurrentiel.

De manière plus chirurgicale et selon une vision personnelle, la décennie 90 est indissociable d'une mise en scène de l'urbanité - au sens moderne du terme - que l'on retrouvera notamment au sein de licences précédemment évoquées : Tortues Ninja, BTAS, Street Sharks et Gargoyles. Les nineties constitueront également une temporalité colorée, nourrie par le "fun'' selon une valorisation du déjanté, de la "coolitude''.

Il est évident que lorsque l'on met tous ces éléments constitutifs - parmi tant d'autres - en perspective, il semble complexe de dégager un espace vital pour la licence Skeleton Warriors.

 


 

L'horrifique comme problématique

Voilà une troisième thématique fondamentale dans la manière d'appréhender le relatif échec de l'univers des guerriers squelettiques initié par Gary Goddard. Lorsqu'on observe les supports animés des décennies 80 et 90, lesquels étaient je le rappelle majoritairement destinés à un jeune public, il est possible d'identifier une volonté moralisatrice très marquée à travers une codification manichéenne.

En ce sens, les forces du bien étaient souvent incarnées par des personnages beaux, talentueux, courageux, et dont les ambitions n'étaient motivées que par la bienveillance. Par opposition, les protagonistes maléfiques apparaissaient globalement laids, malveillants, parfois même couards et stupides. Ils étaient également indissociables d'un échec caractérisé vis-à-vis de leurs sombres desseins.

D'autre part, il était monnaie courante - toujours au sein des décennies 80 et 90 - de retrouver à la fin d'un dessin animé une séquence pédagogique qui pouvait comporter un mise en avant de règles de sécurité, un mini-documentaire instructif, une sensibilisation à l'écologie ou encore un quizz afin de produire de la réflexion.

L'Inspecteur Gadget, M.A.S.K, Capitaine Planète, Les Mystérieuses Cités d'Or ou les SilverHawks constituent des exemples possibles selon les thèmes évoqués précédemment.

 


Ceci dit, certaines œuvres destinées à un jeune public ont été impactées négativement - sans pour autant être immorales - par un traitement de l'horrifique qui a eu partiellement raison d'un éventuel succès. Je fais notamment référence aux jouets Sectaurs (1985, Coleco), et plus précisément aux montures king size destinées à accueillir les guerriers de Symbion : Trancula, Spiderflyer, Battle Beetle et Dragonflyer.

Ces monstres de plastique - dont deux sont motorisés - recouverts quasi intégralement d'une pilosité synthétique à la manière d'une peluche ont généré une certaine réticence à franchir le pas de l'achat chez les parents des jeunes bambins afficionados des Sectaurs.

J'ai recueilli plusieurs témoignages évoquant ce cas de figure, non seulement au sein de l'Hexagone mais également outre-Atlantique. Le succès plus que discutable de la licence Sectaurs est à corréler - entre autres - à cette dimension insectoïde repoussante.

 


 

L'œuvre Skeleton Warriors - aussi riche et intéressante soit-elle - est indissociable d'une aura macabre. En effet, la Légion Skeleton pourrait être perçue comme une mise en scène de la Mort à travers des êtres squelettiques assez effrayants. Et le potentiel comique de Dagger ne suffira pas à distiller l'imagerie horrifique incarnée par un personnage comme Shriek.

Cette transposition cadavérique de la féminité - notamment à travers la déclinaison plastique de Playmates Toys - est macabrement réussie. Les cheveux synthétiques, la protection de la poitrine ou encore le brossage sombre du visage décharné de Shriek se conjuguent "morbidement'' bien.

Selon ce lien indéfectible avec une aura mortuaire, la licence Skeleton Warriors sera associée - précisément aux Etats-Unis - à la fête d'Halloween. En ce sens, la coupure de presse américaine ci-dessous, laquelle date du mois d'octobre 1994, listait les jouets qui pourraient faire office de cadeaux durant cette période festive.

 


 

La phrase "High on the kid scare quotient should be the Skeleton Warriors by Playmates Toys, especially Aracula, a skeleton'', qui pourrait être traduite en "Haut sur l'échelle de la peur des enfants, on pourrait trouver les Skeleton Warriors de Playmates Toys, spécialement le squelette Aracula'' donne clairement le ton.

L'horrifique génère des sentiments antagonistes mêlant notamment curiosité et révulsion. Les amateurs de films d'horreur connaissent bien cette fluctuation de la posture du spectateur auquel se présente un double choix : regarder ou bien détourner les yeux.

Tout ceci pour dire que lorsqu'un enfant est dépendant des moyens financiers d'un adulte quant à l'obtention d'un jouet à l'aura macabre, il pourra se heurter à un refus vis-à-vis de déclinaisons plastique bien trop mortuaires.

 


 

La barrière de la tarification

Je souhaiterais aborder un autre registre qui pourrait partiellement expliquer le relatif échec de la licence Skeleton Warriors, celui de la tarification. Sur le marché U.S, une action figure des guerriers squelettiques coutait en moyenne 25 dollars pour les années 1994 et 1995. Ce tarif - qui semble raisonnable d'un point de vue contemporain - doit être contextualisé et mesuré vis-à-vis d'une inflation.

Ceci dit, si on examine les prix des action figures Skeleton Warriors selon la distribution Hexagonale, on observe des tarifs oscillants entre 59 Francs et 89 Francs, avec une moyenne autour de 69 Francs. C'est relativement élevé lorsqu'on met en perspective ce montant avec les prix attribués à des action figures regulars - j'insiste - appartenant à des gros succès commerciaux : 49 Francs en moyenne pour un personnage Tortues Ninja ou Batman, la série animée. 

La question de la tarification est cruciale quant à l'avènement d'une gamme de jouets. Les exemples foisonnent concernant des licences où les déclinaisons plastique ont manqué de compétitivité sur un marché constamment en évolution. Le format et les action features font partie des éléments qui peuvent justifier des variations de prix significatives.

 


 

L'avènement de la 3D vidéoludique

L'année 1994 (datation U.S) résonne comme l'arrivée de la gamme Skeleton Warriors sur le marché du jouet, mais c'est aussi une date clef chez les mordus du domaine vidéoludique. En effet, la PlayStation première du nom sera officiellement mise en vente au Japon, puis en Europe et aux Etats-Unis l'année suivante.

Cette console de salon sacralisera le jeu vidéo en 3D, au même titre que la Saturn de Sega (1994). Ceci dit, une telle avancée technologique vidéoludique repose sur une temporalité précédente déjà très imprégnée par le "gaming''. Je pense spontanément à l'arrivée de la Super Nintendo à l'aube de la décennie 90 (précisément en 1992 pour la France).

Mais c'est sans compter l'univers de la console portable avec la Game Boy (1989) ou la Game Gear (1990). Ce tour de force consistant à miniaturiser une console de jeux vidéo annonçait en filigrane une course effrénée à la performance technologique.

 


 

Tout ceci pour souligner le fait que le jouet peut aussi être concurrencé par un autre marché, en l'occurrence vidéoludique. A ce propos, le DA des Skeleton Warriors devait être intégralement en 3D selon une volonté de souscrire aux codes naissants d'une nouvelle ère. D'ailleurs, le portage animé Beast Wars (Animutants en VF) appartenant à la licence Transformers optera pour le "full numérique'' dès 1996.

Plus globalement, il ne faut pas sous-estimer l'évolution des mœurs concernant la nature des jeux pour enfants. La décennie 90 a réellement été impactée par le sacrement du vidéoludique. Je pense que les jeunes bambins ont peu à peu délaissés leurs petites voitures, poupées et autres action figures au profit des manettes. Notre époque actuelle en est la probante continuité.

 


 

Epilogue

La licence Skeleton Warriors possède des qualités majeures. Que ce soit concernant le support animé ou bien les jouets déclinés par Playmates Toys, on retrouve des références culturelles plurielles nourries par un background qui fait notamment écho aux Maîtres de l'Univers. Un dossier centré sur cette filiation est en cours de finalisation.

Comme mentionné dans cette production volontairement synthétique, les Skeleton Warriors auraient très certainement trouvé un écosystème favorable - si j'ose dire - à leur implantation durant la décennie 80. Par opposition, la temporalité des années 90 a été le berceau de nombreuses évolutions sur le plan de l'animation mais également du jouet.

A ceci s'est greffé un contexte concurrentiel ainsi qu'un avènement vidéoludique sous le signe de la 3D. Il est évident que la licence des Skeleton Warriors ne pouvait qu'apparaitre marginale avec sa thématique heroic fantasy aussi modernisée soit-elle. Ceci rappelle en partie le sort du portage New Adventures d'He-Man.

Pourtant Gary Goddard avait bien pressenti que les années 90 constitueraient une ère qui tendrait vers le numérique. Et en parallèle, le réalisateur/producteur n'a pas lésiné sur le développement de la zone promotionnelle des Skeleton Warriors tout en s'offrant les services de ténors du design comme Neal Adams ou Claudio Mazzoli.

Ce fut malheureusement insuffisant pour inscrire l'univers du Prince Lightstar au Panthéon des œuvres pour enfants. Qu'importe, un sacre peut être réalisé même sans couronne. C'est pour cela que je m'emploie régulièrement à mettre en lumière les innombrables qualités de la licence Skeleton Warriors.

J'espère que cette petite capsule vintage fut agréable à parcourir. Rendez-vous d'ici peu afin d'évoquer à nouveau l'œuvre Skeleton Warriors. Merci à toutes et tous pour vos lectures.

A special thank you to coleccionismo 80-90.

J'aime bien l'approche de ton post Nicko parce qu'il concerne la licence Skeleton Warriors et pas seulement la gamme de jouets associée.

Je peux concevoir qu'une licence obtienne le succès mais que ce ne soit pas le cas des jouets eux-mêmes (même si aujourd'hui, le merchandising est un objectif premier). Je n'ai pas assez de recul sur Jayce et les Conquérants de la Lumière, mais c'est compréhensible qu'un dessin animé puisse triompher grâce à certaines qualités (le thème musical du générique, l'inspiration de la Guerre des Etoiles et de ses codes , ...) mais que ce ne soit pas le cas des jouets (l'absence de héros ressemblants aux protagonistes de l'animé comme exemple de cause).

Pour les Skeleton Warriors, c'est un peu un tout, mais un tout assez simple ... C'est vrai qu'on se casse la tête pour comprendre les raisons de cet échec. Mais les causes essentielles sont peut-être les plus évidentes.

Je pense à ce titre que les modifications de cases horaires de diffusion du dessin animé ont clairement impacté les chances de succès.

Si je tente un résumé des facteurs que tu mets en avant, je peux lister: l'heroic fantasy comme thème anachronique - un générique au souffle heavy metal qui l'est  également - la concurrence élevée de licences triomphantes - l'avènement de nouvelles thématiques porteuses à travers ces licences (urbanité, dark deco, ...) - la concurrence incarnée par la montée en puissance des consoles de jeu, le tarif des jouets, l'horrifique comme problématique, ...

Sur le changement de paradigme qu'incarne l'avènement des consoles de jeu, je plussoie. Les années 90 représentent à ce titre une rupture avec le passé (je suis bien heureux de m'en être préservé en refusant de faire entrer toute console de jeu à mon domicile quand j'étais enfant, c'est toujours vrai aujourd'hui). Des pachydermes nouveaux sont apparus comme les Power Rangers par exemple (rappelons qu'il ne s'agit que d'une américanisation de série live japonaise ... et mon avis sur la question n'a pas changé, je préfère toujours les originaux).

Là où j'émets des nuances, c'est sur la notion d'anachronisme. Tu l'exprimes toi-même Hercule et Xena ont été un succès, rappelé récemment sur le forum. Je ne pense pas que ce soit la thématique qui soit anachronique (même si effectivement, elle est indissociable des années 80). Après tout, les enfants des années 90 ne sont plus les mêmes que ceux des années 80. Pourquoi une recette potentielle de succès échouerait à coup sûr simplement parce qu'on change d'époque. Elle est usée? Mais pas auprès des enfants nés à la fin des années 80. Ou alors, il faut acter que l'héroic fantasy ne fait plus partie du paysage littéraire, audiovisuel au sens large, mais ce n'est pas vrai. Il y a toujours des œuvres à sortir (L'Armée des Ténèbres, le film de Sam Raimi est un exemple) et l'évolution des effets spéciaux tend à rendre certains challenges des années 70-80 plus facilement réalisables. A cet égard, l'accomplissement absolu sera réalisé une petite poignée d'années plus tard avec l'adaptation du Seigneur des anneaux.

Sur le frein représenté par le prix plus élevé des jouets Skeleton Warriors par rapport à d'autres figurines regular, c'est une possibilité. Mais je pense que ça reste un facteur (très) mineur. Les années précédentes ont prouvé que des jouets très chers pouvaient cartonner. Je pense aux Chevaliers du Zodiaque bien sûr. Comment autant de personnages au prix aussi élevé pour l'époque ont pu ce vendre comme des petits pains? On dépassait pourtant allègrement le prix d'une action figure regular (à côté, les SilverHawks pourtant tout aussi chromés, semblaient loin de susciter autant d'engouement). Quand une licence fascine, soudainement le prix n'est plus un frein.
Et à ce titre, je rebondis sur l'œuvre et son contenu. Il est important que les enfants puissent s'en imprégner pour réclamer ensuite les jouets. Je me rappelle qu'Anthony l'avait exprimé dans le podcast que vous aviez fait avec Damien. un jouet aussi bien réalisé soit-il n'est pas gage de succès.
Pourtant, les qualités novatrices des Skeleton Warriors ont maintes fois été soulignées.

Nicko a écrit:

Effectivement les époques changent et les codes qui les accompagnent également.

Avec cette citation qui t'appartient Nicko, je reviens sur l'aspect horrifique de la Légion Skeleton qui a pu freiner le succès des Skeleton Warriors.
Au début des années 80, ni l'aspect lugubre du Château des Ombres,ni les peintures puissantes et sauvages d'Earl Norem, William George ou Rudy Obrero n'ont empêché Les Maîtres de l'Univers de triompher ... Est-ce à dire que dans les années 90, les consommateurs, parents comme enfants, n'étaient prêts à l'évolution signification représentée par la gamme Playmates. Le subversif peut pourtant fasciner. C'est le paradoxe de la licence: Elle porte le nom des antagonistes, comme les Inhumanoids avants eux. Les véritables "héros" sont donc les squelettes.  Le nom Justin Steele and the Skeleton Hunters a été abandonné. ... Je suppose donc, qu'en voyant le résultat obtenu par les concepteurs de Playmates, Gary Goddard estimait justement que l'aspect effrayant des squelettes, le niveau poussé de détails que tu as rappelé en chroniquant la figurine d'Aracula, allait contribuer au succès de la gamme.
Pourtant, il y a au moins un précédent avec les hologrammes des Super Naturals: l'hologramme du personnage de Skull, quelque part, n'a rien à envier au résultat obtenu par Playmates pour sa gamme. Et les Super Naturals de Tonka ont été un échec. On peut polémiquer sur la pudibonderie voire la mentalité puritaine américaine, mais le fait est que les Skeleton Warriors n'ont pas vraiment rencontré le succès ailleurs. Et le véto des parents, que ce soit aux Etats Unis (où la fête d'Halloween est quand même hautement populaire), en Australie ou en Europe, je ne crois pas qu'il ait beaucoup participé à l'échec de la licence. D'ailleurs à Noël 1978, en France, la perplexité des parents devant l'engouement de leurs enfants pour Goldorak n'a pas empêché les ventes du robot cornu d'exploser. Je miserais davantage sur le décalage dans les rayons jouets entre la distribution de la Légion Skeleton et celle de la Légion de la Lumière. Pourtant, l'idée d'édulcorer davantage les personnages de la seconde vague à grand renfort de couleurs vives pourrait aller dans ton sens Nicko. Mais en même temps, l'horrifique, à compter des années 80 a largement été adaptée à la sauce fun et barge grâce à des films comme Evil Dead 2, Street Trash ou Toxic Avenger. Le sang pouvait y être bleu, vert, fluo, au lieu de l'habituelle couleur rubicond en vogue jusqu'aux années 70 incluses.

J'ajouterai un mot sur la nature horrifique de la licence Skeleton Warriors.
Pour moi, il y a deux niveaux d'appréciation. Le côté ostentatoire, ces squelettes hideux déclinés en jouets relèvent de l'imagerie macabre gothique. Il faut rappeler aussi l'influence de Lovecraft dans le troisième épisode du dessin animé, Bones of Contention, écrit par Jan Strnadavec, avec la présence de l'horrible vers Mudu. La nature horrible des antagonistes est immédiatement perfectible par l'œil. En ce sens, Nicko, tu as rappelé la contribution de nombreux artistes sur cette licence.
Mais dans l'horreur, il y a un deuxième niveau d'appréciation. Et là, il faut souligner le rôle majeur des scénaristes cette fois. J'insiste parce que les artistes sont très souvent cités quand il s'agit d'évoquer les licences qui nous tiennent à cœur. Je peux même étendre cette impression au milieu Pop Culture actuel, dans lequel les internautes sont prêts à saluer les contributions de dessinateurs, de peintres, d'auteurs de customs, de cosplayeurs, voire de YouTubeurs grâce à leurs qualités de mises en scène ... Mais les auteurs, ceux qui font vivre les licences de la Pop Culture par l'écrit ne sont pas mis en avant. Et c'est vrai pour les scénaristes qui ont œuvré sur le dessin animé Skeleton Warriors. Sur Eternia Antique, dans ce topic, nous avons souligné la contribution de Len Ulhey! Mais ça reste une exception, et pourtant je peux citer l'apport majuscule de scénaristes comme John Grant ou Larry DiTillio au lore des Maîtres de l'Univers. En ce sens, et toujours pour évoquer la dimension horrifique propre aux Skeleton Warriors, je pense que les causes nauséabondes qui animent le Baron Dark et ses hommes de main sont plus horribles encore que l'aspect de ces personnages. Ils sont animés d'idées suprémacistes et sont prêts à se lancer dans des pogroms contre le peuple de Luminaire qui tenterait de leur résister ou dont le cœur serait trop pur pour être changé en squelette (les habitants du village de Zara par exemple). Regarde cet homme, Ferris, qui apparaît dans l'épisode Heart and Soul, il est terrifié par l'invincibilité de l'ennemi. Sa peur reflète bien l'horreur à laquelle est confrontée tout homme qui aspire à l'irénisme et la liberté. Et d'ailleurs, pourquoi les scénaristes ont-ils choisi de ne pas montrer d'enfant à l'écran? Même un personnage comme Dagger n'a plus rien d'un comic-relief lorsqu'il fait aligner de pauvres villageois pour les exécuter. Alors, oui, le dessin animé désamorce ces situations dramatiques par l'action et l'humour. Mais cette horreur sous-jacente est bien plus effrayante de mon point de vue adulte.
Enfin, pour revenir à l'horreur la plus palpable, celle des squelettes de la gamme de jouets Playmates, cette thématique n'a pas freiné le succès de certains ouvrages écrits à partir de 1992 par Robert Lawrence Stine, collection publiée et diffusée en série TV chez nous sous le titre Chair de Poule. Les squelettes ornent des couvertures de titres comme Un squelette dans le placard, La colère de la momie, Ne réveillez pas la momie, Leçons de piano et pièges mortels. Personnellement, j'ai lu et visionné l'adaptation du titre La fille qui criait au monstre, je l'ai trouvé plus frissonnant pour l'époque que l'image dégagée par les Skeleton Warriors. C'est tout aussi vrai pour l'excellent film d'animation Scooby Doo sur l'île aux zombies sorti en 1998 (parfait pour Halloween!) ou un dessin animé comme Martin Mystère diffusé à partir de 2003.

En ce sens, je te pose Nicko la question soulevée par l'internaute Barbecue17 dont j'ai traduit la review de Shriek dans mon post du 13 octobre: A ton avis, Les Skeleton Warriors auraient-ils triomphé si ils étaient sortis quelques années ... plus tard?

Je te remercie Pascal pour ta lecture et ton long message très pertinent. Celui-ci m'inspire plusieurs pistes que je vais tenter d'aborder de la manière la plus pragmatique qui soit. D'abord je pense que tu as  parfaitement résumé et solutionné la problématique que soulève ma production en quelques phrases : "Pour les Skeleton Warriors, c'est un peu un tout, mais un tout assez simple ... C'est vrai qu'on se casse la tête pour comprendre les raisons de cet échec. Mais les causes essentielles sont peut-être les plus évidentes."

Ceci me permet de rebondir sur un premier point crucial qui fait écho à la méthodologie, celui du séquençage. Isoler une thématique, c'est-à-dire la défaire d'un ensemble et par extension d'une interdépendance, peut lui donner plusieurs acceptions contradictoires. C'est d'ailleurs pour cela que dans une de mes réponses sur notre webzine FulguroPop j'ai utilisé le terme "cartographie".

De manière plus concrète, évaluer un contexte, en déterminer les contours, repose nécessairement sur plusieurs éléments lesquels constituent un tissu. C'est précisément cette imbrication qui va construire l'environnement. Dans le cas des Skeleton Warriors, la dimension anachronique n'est pas a sous-estimer. Tu pourras trouver une foultitude de génomes "heroico-fantasiens'' au sein des années 90, pour autant ils ne seront que les restes d'un passé révolu. D'ailleurs si l'on posait spontanément la question suivante à un amateur de pop culture : à quelle(s) temporalité(s) appartient(ent) les heures de gloire de l'héroic fantasy ? Je pense que les années 70 et 80 seront majoritairement évoquées.

Ceci dit, il y a effectivement au début des années 2000 les portages filmiques de l'œuvre le Seigneur des Anneaux qui pourraient suggérer que la flamme heroico-fantasienne est ravivée, ou bien qu'elle perdure. Je rappelle à ce propos que des action figures Skeleton Warriors ont bien été commercialisées à cette même période, notamment via le distributeur Re:Play!. Pour autant, le sort de nos chers guerriers squelettiques était scellé depuis bien longtemps. Non, je pense fondamentalement que la licence Skeleton Warriors est d'une certaine manière la continuation génétique du portage New Adventures d'He-Man. On retrouve une volonté de modernisation, un axe futuriste marqué et bien entendu un A.D.N. heroic fantasy notable avec en finalité un échec, notamment pour les raisons mentionnées dans ma modeste production.

Autre élément clef concernant la potentielle explication de l'échec de la licence Skeleton Warriors, la dimension horrifique. Je veux insister sur ce point car je pense qu'il est également sous-estimé. Je ne te rejoins pas concernant la mise en perspective avec le design crânien du Château des Ombres ou bien les illustrations d'artistes comme Earl Norem, William George et Rudy Obrero. A ce titre, je voudrais rappeler que Skeletor n'est pas un être décharné, bien au contraire. D'ailleurs sa tête est encapuchonnée, ce qui contribue à masquer les zones squelettiques. Et même si Spectror apparait "à nu'', les ossements sérigraphiés sur son corps ont bien des difficultés à ne serait-ce que nuancer sa masse musculaire.

Les action figures de la Légion Skeleton, sans vouloir jouer d'une formule impactante, c'est littéralement des cadavres dans des blisters destinés à des enfants. Je te renvois d'ailleurs au mini-poster promotionnel de Claudio Mazzoli. La grande illustration fait particulièrement ressortir la dimension squelettique de l'œuvre avec une aura très mystique. Mais surtout la chevelure du Baron Dark et de Shriek (ou même celle de Grimskull) souligne morbidement cette intime relation au macabre avec une certain réalisme, là où beaucoup d'autres représentations squelettiques destinées à des enfants n'arboraient pas de chevelure.

Il est évident que - de manière globale - les Skeleton Warriors avaient un potentiel de succès auprès des enfants. Je ne suis pas certain que ce fut le cas auprès des adultes et même des médias au sens général du terme. Ceci me rappelle deux anecdotes d'enfance qui corroboreront avec humour mon propos. Lorsque j'étais en école primaire, nous avions le droit d'apporter en fin d'années des jeux et jouets dans l'établissement scolaire. Là où la majorité de mes camarades menaient des jeux de société, je préférais être accompagné de mes action figures favorites. Je me souviens très ostensiblement des paroles de Mr Philippe Lambelet, un professeur remplaçant : "tu as encore apporté tes monstres !". C'était en CM2.
Mais deux années auparavant, en CE2, Mme Lenon m'avait offert, tiens-toi bien Pascal, le moule de sa dentition récupéré auprès de son dentiste car elle savait que j'aimais les "horreurs'' ! Tout cela parce qu'au cours de l'année scolaire j'apportais en catimini quelques jouets extraits de licences comme S.O.S Fantômes, Cosmocats, SilverHawks ou encore les Maîtres de l'Univers. Alors imagine si j'avais mené durant cette période Shriek ou bien le Baron Dark dans mon établissement scolaire. J'aurais probablement été conduit chez le médecin scolaire, lol.

Il me semble d'ailleurs très intéressant de relier la licence Skeleton Warriors à celle des Power Lords. On retrouve finalement des axes communs qui expliquent partiellement chacun des échecs. L'horrifique bien entendu, mais aussi l'absence de DA. A ce propos ta remarque concernant la programmation du dessin animé des Skeleton Warriors aux U.S. est un point à ne pas négliger qui vient s'additionner à l'environnement que j'ai établi. On retrouve cette idée à mettre en opposition au séquençage, celui du "tout'' constitué de plusieurs éléments, lesquels se conjuguent.

En dernière instance, je souhaite absolument insister sur un point : le réalisme avec lequel les action figures de la Légion Skeleton ont été sculptées. Ni la dysmorphie de Dagger, ni la multiplicité des membres d'Aracula, ni la cybernétique du Dr. Cyborn ne suffiront à distiller la projection qui peut s'opérer avec un corps humain. Et c'est précisément cette humanisation qui, pour une fois, contribuera - entre autres - défavorablement à la gamme de jouets.

Je conclurai en disant ceci : une œuvre horrifique sur écran ou grand écran a vocation à vivre selon le prisme de l'image. Lorsque celle-ci se matérialise dans du produit dérivé, alors elle prend une autre dimension. L'importation de figures mortuaires de l'écran au plastique et l'intrusion de celles-ci dans un domicile représente un autre impact sur le plan psychologique qui, à mon sens, n'est pas à négliger. Merci pour ta lecture.