SilverHawks

Sur FulguroPop, Nicko persiste et signe en présentant un très beau dessin promotionnel de la licence SilverHawks. Son auteur est Tsuguyuki Kubo, qui appartient à l'équipe d'animation de la série en 65 épisodes.
J'aime naturellement beaucoup ce dessin ... que je découvre pour la première fois en cliquant sur l'article de Nicko  
A l'instar de l'affiche publiée en introduction de ce topic (vraisemblablement du même auteur selon Nicko, et je tends à le rejoindre), il possède cette saveur particulière qui rappelle qu'art et publicité peuvent rimer ensemble. Cette séduction, je l'avais évoquée lors de la publication dans le topic Skeleton Warriors de l'affiche réalisée par le célèbre Drew Struzan: https://princeadam.1fr1.net/t3020p125-skeleton-warriors-la-revanche-de-golden-god-skeletor‌ (cf.: post du 21 juin 2022). La dimension cinématographique de l’œuvre est particulièrement enlevée.

Dans le même sens, tant le poster de Drew Struzan que le dessin signé Tsuguyuki Kubo, utilisent des codes qui, même s'il ont maintes fois été utilisés, exercent toujours sur moi leur petit effet, telle qu'une profondeur de champ élevée permettant de jouer de perspectives irréelles, avec des proportions volontairement éclatées, pour séduire autant que questionner ... Un code particulièrement efficace lorsque les antagonistes sont démesurés par rapport aux héros, et dominent en arrière plan.

Certainement  
Après Nicko pourra nous le confirmer, mais il a évoqué en podcast des projets restés inédits, de nouveaux oiseaux "king size", qui auraient inclus des systèmes ingénieux.

Cependant, même si les projets avaient abouti dans le commerce, en tant que collectionneur, je ne me serais pas forcément montré acquéreur. Je n'apprécie pas outre mesure les oiseaux géants de la gamme Kenner, au sens où ils dénotent avec la finesse de sculpture des visages des héros, je dirais même de la délicatesse des ailes en tissu et du chrome dont ils rayonnent. Ces oiseaux géants font plus "grossiers" à côté, même si le terme est un peu exagéré.

Narrateur : « Héros de chair et de métal … Ils ont accepté de modifier leur apparence humaine afin de supporter l’épreuve d’un long voyage vers la galaxie de Limbo ».

L'emploi du terme « modifier » relève bien sûr de l’euphémisme. A l’examen de la mise en œuvre du projet du professeur Ghemakain, l’on peut davantage être tenté d’exprimer que les SilverHawks sont davantage des machines que des êtres vivants.

L’animé de Rankin Bass offre un panel de diverses générations de SilverHawks : Les précurseurs en la personne du Commandant Stargazer, mais aussi de Condor; la génération du début de la série animée avec l’équipe principale composée de cinq membres à laquelle on peut ajouter Hotwing; la génération de la fin du dessin-animé avec Moon Stryker qui porte une ceinture à turbine intégrée; et le futur incarné par Flashback dont les propriétés cybernétiques lui permettent notamment de supporter une température de plus de 8 millions de degrés là où un SilverHawk de la génération de Quicksilver ne peut survivre au-delà d'un demi-million de degrés (NB : il s’agit des indications de la version française, n’ayant pas pris connaissance de la VO, je ne peux pas assurer qu’il n’y a pas d’erreur sur ces données sommes-toutes complètement hallucinantes).

Seulement, à aucun moment, tous ces personnages ne se questionnent sur le renoncement à ce qui les définit comme des êtres vivants éphémères. Accéder à la nature de cyborg leur offre une longévité incroyable. L'âge du Commandant Stargazer approcherait les 400 ans, mais une fois que l’on a dépassé certains siècles, il est possible que l’on arrête de compter.
Pourtant à l’approche de sa mort éminente, faute de pièce de remplacement vitale, dans l’épisode Le chien du ferrailleur, une forme de gravité inhabituelle s’invite dans le dessin-animé. L’attitude de Stargazer interpelle. Le Commandant se soutient la tête, conscient de la fatalité implacable si la pièce attendue ne lui est pas greffée à temps.
La plénitude de l’existence en tant que cyborg a totalement remplacé celle qui habitait les SilverHawks du temps où leur corps était constitué de chair et de sang.
Pas de regret, pas de sentiment d’abandon d’une forme d’humanité perdue à jamais.
Sur la base de Hawk Haven, ces personnages peuvent d’ailleurs continuer à porter des survêtements de sport à l’utilité qui laisse perplexe.
Heureusement, Quicksilver rappelle au détour de l’épisode Oiseau Noir : "Ce sont nos qualités humaines qui nous donnent le courage, le pouvoir de faire la distinction entre le bien et le mal".
Ces qualités ne découlent pas du projet SilverHawks initié par Professeur Ghemakain, elles le précèdent, elles en sont la raison et non le réultat.

L’animé des SilverHawks, d’origine américaine, constitue donc une altérité quasi totale d’une autre série animée diffusée à la même période dans le Club Dorothée, d’origine japonaise cette fois, Galaxy Express 999, et ce, alors même que la cybernétique est une propriété commune.
Six mois seulement séparent la diffusion du premier épisode respectif de ces deux dessins animés en France.
J’ai revu le film Galaxy Express daté de 1979 qui condense le manga originel duquel est tiré l'animé en 113 épisodes (pour seulement 38 doublés en français).
Ce film est magnifique. Poignant. Tragique.
Sur la question de la cybernétique, il est donc l’antithèse de l’animé des SilverHawks (et vraisemblablement d’un autre dessin animé diffusé à partir de 1987, les Bioniques), au sens où là où l’animé des studios Rankin Bass ne questionne jamais philosophiquement sur l’implication de transformer à ce point son corps de chair et sang, l’œuvre Galaxy Express 999 est au contraire totalement initiatique pour son jeune héros, Tetsurô.

Déterminé à venger la mort de sa mère abattue froidement par le Comte Mécanique, Tetsurô se fait la promesse de monter à bord du train Galaxy Express 999 et d’arriver à sa destination finale pour lui aussi être mécanisé.
A de rares exception (le personnage de Luz), l’œuvre de Leiji Matsumoto appuie visuellement la mécanisation sur le renoncement à avoir un visage humain. Le Comte Mécanique ne possède d’ailleurs plus que la silhouette d’un homme, son visage est remplacé par du métal dont jaillit une lumière vive, pas le moindre trait humain tel que bouche, yeux ou nez ne subsiste (dans les SilverHawks au contraire, nos héros conservent leur visage au détriment du reste, d'ailleurs même certains êtres étonnants comme le Professeur Power dont la tête est une ampoule (!) possède bien de tels attributs).
Pour Tetsurô, si les paroles de sa mère peuvent être sources de motivation ("Androïde, tu ne crains ni le froid, ni le chaud, … Si tu remplaces tes pièces vitales, tu vis éternellement"), ses escales sont jalonnées de rencontres qui vont progressivement modifier sa perception de la mécanisation.
Des rencontres parfois avec des personnages emplis de tristesse car ils ne parviennent pas à oublier leur corps de chair, comme Claire à la magnifique enveloppe cristalline qui travaille à bord du Galaxy Express 999, ou plus pathétiques, comme Shadow, gardienne des sépultures de glace sur Pluton, qui se sent seule, incapable de choisir entre une vie humaine et une vie d'éternité, c'est pourquoi elle reste près de son corps de chair, là où reposent les corps d'origine abandonnés par tous ceux qui sont devenus des androïdes.
Shadow : "Je ne peux pas me satisfaire d'un visage de machine, c'est pourquoi je n'en ai pas. Tu comprends pourquoi on m'a baptisée Shadow. Je suis l'ombre de la planète perdue".
La moralité de ce triste voyage est que l’éternité est un frein pour éprouver des sentiments tels que l'amour, la tendresse, la compassion, sentiments qui définissent l’être humain, être éphémère par nature ...

Si vous en avez l’occasion, revisionnez le film Galaxy Express 999, pour l’esprit tourmenté de la belle Maetel, pour la présence d’Albator, d’Emeraldas, ou d’Alfred, pour les escales dangereuses de planète en planète, pour l’étonnante révélation finale, … les raisons ne manquent pas.

Tetsuro: "Les hommes meurent quand leur heure est venue même s'ils n'ont pas réussi à accomplir leur rêve".

Teasée depuis plusieurs semaines, la vidéo tant attendue d'Arkeo Toys consacrée à l'exploration d'un centre logistique d'Hasbro est en ligne depuis aujourd'hui!
Un excellent montage qui fait autant la part belle aux témoignages remplis d'une émotion palpable, notamment celui d'un acteur historique, Monsieur Michel Gruhn, qu'aux visuels des jouets exhumés de tous ces cartons restés trop longtemps fermés.

Je relaye ici cette vidéo puisque Thierry, l'un des salariés ayant travaillé dans cette caverne magique, exprime que les jouets SilverHawks représentent beaucoup pour lui:

"Redécouvrir ces personnages-là, ça fait tout de suite appel à d'innombrables émotions, ..."

On observe des cartes "bleues", vraisemblablement canadiennes de certains personnages comme Buzz-Saw ou Quicksilver dans la vidéo. Mais à titre personnel, voir resurgir un Mo-Lec-U-Lar "carte noire" me replonge tout droit en 1988, à la période de Noël où j'admirais les Aigles d'Argent dans leur rayonnage. De plus, Mo-Lec-U-Lar sous cette édition de carte est devenue assez rare aujourd'hui, alors observer un exemplaire unpunched procure un petit frisson.      

Avec le témoignage de Michel Gruhn notamment, le reportage (de qualité professionnelle en terme technique) revient sur l'histoire de l'usine de Creutzwald construite en 1969, distille quelques informations pertinentes autour des normes qui régissent le monde professionnel du jouet, comme l'obligation de conserver dix ans un exemplaire d'une référence produite. Mais effectivement, l'enquête ne pousse pas plus loin la réflexion sur le pourquoi de la présence de telles références destinées a priori à un marché qui n'est pas le marché français. ... Un reportage qui appelle une suite pour répondre à de telles questions! Il manque un Nicko à l'équipe du toygame

Je reviens sur ce tweet de Mickaël Frison, journaliste qui  a consacré une thèse au Club Dorothée (et pourtant il n'a pas vécu les premières années d'existence du Club Do', c'est d'autant plus original et respectable).
Dans l'extrait publié, Dorothée établit une sélection entre les programmes destinés aux plus jeunes et ceux destinés aux enfants plus proches de l'adolescence ... De mon point de vue, l'animé Cherry Miel avec les femmes monstrueuses de l'organisation criminelle Panthéra est susceptible d'être plus choquant que les SilverHawks. J'émets également une réserve sur une oeuvre comme Galaxy Express 999, l'univers développé par Leiji Matsumoto est pessimiste et même tragique ... Concernant Dragon Ball, au début de l'oeuvre, le ton est léger, mais ça s'obscurcit avec l'arrivée du tueur à gages Tao Paï Paï ...
Une sélection de la part de Dorothée (ou de l'équipe autour d'elle) qui transpire une relative méconnaissance des programmes diffusés ...
Et concernant précisément les SilverHawks, même si la transformation de Mon*Star est assez impressionnante, je ne pense pas que la tonalité soit comparable à bien des oeuvres japonaises diffusées dans le Club Dorothée et dans lesquelles les morts sont possiblement nombreuses ...

Ci-dessus, le visuel recto-verso de la fiche consacrée aux SilverHawks publiée dans le Dorothée Magazine n° 7 du 31 octobre 1989!

Sacrée coquille que la tournure "dans le futur, il y a des milliers d'années-lumière de cela" Enfin, il y a prescription, je pardonne! Et je remercie le site dorotheemagazine.fr (https://dorotheemagazine.fr/ ) de nous faire profiter d'autant de pages scannées de ce magazine hebdomadaire publié de septembre 1989 à février 1998, avant qu'il ne change de nom et ne devienne D. Manga après le 436ème numéro!

Concernant l'animé SilverHawks, je suis en bien en peine d'établir une liste exhaustive des VHS commercialisées en France aux éditions Proserpine.
Chaque cassette inclut trois épisodes et donne son titre au premier des trois proposés. Trois épisodes représentent à peu près d'une heure d'animation. De mon point de vue, c'est le minimal syndical pour un support VHS.
Aux États-Unis, l'offre en cassettes vidéo, aux éditions Lorimar, a finalement été plus restreinte qu'en France...

Je reprends cette photo de l'internaute Chris Wins qui regroupe les différents VHS commercialisées au pays de l'oncle Sam ...

A ma connaissance, à l'exception de la première d'entre elle intitulée The Origin Story, chaque VHS ne contient qu'un seul épisode! Pour une série qui comptabilise 65 épisodes, c'est réconfortant qu'il y ait eu une édition DVD par la suite.

Dans le lot de ces VHS, quelques épisodes connus comme No more Mr Nice Guy, avec un Yes-Man transfiguré, et Darkbird avec le double maléfique de Quicksilver!
C'est la jaquette de la VHS qui contient l'épisode The Planet Eater qui a retenu mon attention. Mon*Star y est représenté de façon très menaçante, avec ses griffes tentaculaires, une imagerie digne d'une couverture de comics ou d'affiche de film, exemples en visuel ci-dessous.

‌Depuis plusieurs jours, l'internaute Evan Sardotz dont le pseudonyme eBay est evsar-27 a listé des concept-arts des SilverHawks sur sa page de vente.
Je reproduis ici quelques uns des visuels qu'il propose, mais pas la totalité, notamment parce que j'ai des doutes sur la certitude que la licence associée est bien celle des SilverHawks.

Le premier d'entre eux représente Bluegrass, même si le "character design" reste éloigné du personnage tel qu'on le connaît dans le dessin animé. Pour moi qui suis fan de Kiss, je dirais que le gimmick de la guitare qui tire me parle énormément (Ace Frehley a utilisé longuement sur scène une guitare accessoirisée de la sorte). A part peut-être les motifs autour des biceps, rien ne permet véritablement de croire que le cow-boy soit revêtu de métal. Il porte ici des bottes très détaillées qui seront abandonnées dans la version finale. Le logo sur la poitrine évoluera par la suite. Mais l'esprit global qui se dégage du personnage est déjà près d'être finalisé, notamment à travers ce sourire décomplexé. L’œuvre est signée des initiales "B.C".

Le dessin qui suit est consacré à Mumbo Jumbo, et il est sublime! Ses muscles noueux de lutteur sont remarquablement restitués. Par contre, à l'exception peut-être de sa tête et de ses bras, il se dégage de lui quelque chose d'autant organique que robotique. Faut-il lier la présence de sandale d'inspiration gréco-romaine au minotaure de la mtyhologie? Je l'ignore. Mais j'adore ce visuel.

L'artwork suivant représente une vision non finalisée de Seymour et de son taxi (taxi qui sous cet aspect me fait beaucoup penser à la première transformation de Bumblebee dans l'animé Transformers, avant qu'il ne prenne l'apparence d'une coccinelle une fois sur Terre).
Ici Seymour adopte des traits humains, avec une casquette vissée au front sur laquelle figure le drapeau à damier qui sert à signaler la ligne d'arrivée des courses automobiles... Un signe avant coureur de la série Racing M.A.S.K.! L'inscription "I love NY" confirme l'identité terrestre de Seymour et consacre un lieu, la grosse pomme, véritablement existant dans l'univers fantaisiste des SilverHawks (au même titre que la ville de Chicago est liée au Commandant Stargazer dans l'animé), une forme de repère, de balise, pour ne pas se perdre. J'avoue que si je dois faire une comparaison avec un autre animé de science fiction, Albator 84, j'avais complètement occulté les racines allemandes du personnage tellement l’œuvre évolue le plus souvent dans l'espace et sur différentes planètes fictives.

Le visuel suivant pourrait incarner une forme plus primitive de Mumbo Jumbo. Aucune certitude. Le descriptif de l'annonce eBay ne permet pas de le confirmer ... Les cornes, la présence de doigts qui évoquent la forme de sabots permettent de soulever cette hypothèse.
A l'exception des nuances de gris (qui offrent notamment un effet de transparence au niveau d'une des cornes), le dessin a quand même quelque chose d'assez enfantin. La nature du personnage est là encore difficilement identifiable: être de chair et de sang revêtu d'une armure, robot, androïde? ...

J'apprécie beaucoup les visuels consacrés à Mon*Star. Encore éloignés de l'aspect final du personnage (plus massif, plus effrayant), ils mettent quand même en scène des attributs du Maître des Planètes comme la projection étoilée de son œil et ses coudes dans lesquels sont insérés des réacteurs. La version définitive inclura des piques plus nombreux et une sclérotique blanche qui habillera uniformément l'oeil.

Le dessin suivant représente un portrait encore très éloigné de celui qui deviendra Steelwill. Il est surtout intéressant, de mon point de vue, pour l'identité du personnage qui est renseignée: "Iron Will". "Iron" qui signifie "fer" sera donc remplacé par "Steel" qui signifie "acier", un matériau finalement plus noble.

Les dessins suivants, réunis sur une même photo, représentent des véhicules spatiaux. Là encore, leur design n'est pas conforme aux versions définitives utilisées par le gang de Brimstar, à savoir le Limbo Limo, le Road Star et le Zoomer. Au contraire, l'impression ressentie est que ces véhicules sont assez banalisés, en rien assimilable de prime abord à la mafia qui sévit dans la galaxie de Limbo. J'émets un doute sur leur réelle appartenance à l'histoire des SilverHawks, mais c’est possible.

Je termine avec un visuel énigmatique, celui d'un personnage dont le visage encapuchonné est constitué ... d'un modèle moléculaire boules-bâtonnets! De là à y voir une version primitive de Mo-Lec-U-Lar, c'est très vraisemblable. L'aspect encapuchonné du personnage sied bien au rôle d'espion du personnage, assurément l'un des plus dangereux bandit entourant Mon*Star!